Le secteur privé en support à l’État : maillon méconnu de l’approche globale et intégrée de la sécurité civile et multiplicateur de force de l’action publique
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Une chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible. Un adage qui s’applique parfaitement à la résilience d’une communauté. Toutefois, est-ce que tous les membres de la communauté font actuellement partie de ce construit ?
La résilience – ou la sécurité civile si on regarde de façon plus traditionnelle la question – est en premier lieu l’apanage de l’État. Gravitant près du « système » actuel, les entreprises ont été identifiées pour y contribuer, mais dans quelle mesure leur perception et leur vision est intégrée au construit de la résilience ? Certes, les attentes de la société envers les entreprises sont qu’elles soient en mesure d’assurer la sécurité de leurs travailleurs et de maintenir leurs propres activités essentielles, en revanche, ces dernières disposent parfois également de capacités ou moyens supplémentaires (via leur chaîne d’approvisionnement, expertise, ressources humaines et financières, etc.) qui pourraient produire un effet de levier, actuellement peu exploité, en support à l’effort de réponse.
Pour changer cet état de fait et accroître la résilience de la collectivité, il faut voir le « système » différemment en y intégrant des acteurs de sécurité « non-traditionnels », mais qui ont une expertise, une expérience et un réseau complémentaire et essentiel. Mais ce n’est pas chose facile, dans un système cristallisé, peu apprenant. Pour y arriver, ce système doit faire face à plusieurs défis (Hamel et Välikangas, 2003).
1) un défi cognitif, car le système devra faire une place à des acteurs qui ne sont pas actuellement au cœur de la prise de décision et auxquels on identifie à un rôle « traditionnel » qui n’a pas de liens directs avec la sécurité
2) un défi stratégique, car le système devra revoir son mode de gouvernance et imaginer de nouvelles options stratégiques pour faire face au défi de la résilience
3) un défi politique, car le système devra réallouer des ressources pour supporter des stratégies audacieuses, des approches différentes et à abandonner certaines pratiques qui – bien qu’ayant fonctionné - sont passées et ne sont plus adaptées
4) un défi idéologique, car le système devra avoir une vision proactive sur un horizon qui va au-delà du cycle d’élection et axée sur la recherche continuelle des nouvelles opportunités
La lunette des infrastructures essentielles et des entreprises privées est un début de réponse à ces défis. Les infrastructures essentielles et autres entreprises privées s’attaquent aux défis cognitif, stratégique, politique et idéologique et répondent aux quatre axes de la résilience organisationnelle (Robert, B., Y. Hémond et G. Yan, 2010) - éviter les perturbations (anticiper), résister aux perturbations, s’adapter et se relever – à leur façon.
Des contributeurs liés aux efforts de construction de la résilience au sein d’infrastructures essentielles et autres entreprises privées viendront mettre un éclairage sur les efforts à l’interne, les partenariats développés ainsi que leur vision pour l’avenir.