2- De la Walpurgisnacht aux festivals punk-féministes : musique, militantisme et transferts culturels - Louise Barrière, Université de Lorraine
Pour ce faire, je proposerai de partir de la Walpurgisnacht allemande, qui a elle-même inspiré le réseau et les marches de nuit non-mixtes organisées par les réseaux Reclaim the Night et Take Back the Night qui se développent dans les années 1970 autour du monde (Allemagne, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Canada, etc.). De là, en m'appuyant sur l'étude de la programmation d'une centaine de festivals, je retracerai l'histoire des transferts culturels à l'œuvre, permettant aux collectifs punk-féministes des années 2000 de s'approprier à leur tour cette imagerie. Nous verrons que celle-ci se développe tout d'abord très directement dans leur programmation d'activités, dans la mesure où ces festivals enjoignent notamment leur public à rejoindre ce type de manifestations, voire en organisent eux-mêmes pendant leur déroulement. Ensuite, nous nous arrêterons sur les paroles de certaines chansons, témoignant de ces mêmes références. Les revendications des collectifs des années 1970 se voient en effet de cette manière réactivées et réactualisées, replacée dans un espace sous-culturel. Enfin, je me demanderai plus largement dans quelle mesure le festival punk-féministe n'est pas lui-même, intrinsèquement, un moyen militant pour les participantes visant à se réapproprier la nuit.