Une véritable gouvernance autochtone de la recherche collaborative est-elle possible? - Elisabeth Kaine
Depuis près de 30 ans, Design et culture matériellea mené plusieurs projets collaboratifs avec des communautés autochtones du Québec et du Brésil, autant d’occasions pour créer des méthodologies collaboratives pour que ces communautés puissent prendre part aux projets d’inventaire, de transmission et de mise en valeur de leurs patrimoines culturels. Nous avons dû initier la plupart de ces projets même si j’ai toujours cru que pour qu’un projet de recherche se dise autochtone il devait nécessairement mobiliser toutes les parties prenantes autour d’une volonté d’action et d’une vision partagée dès le départ. Dans le contexte de l’appel à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, la question suivante doit être posée pour répondre aux critères d’excellence de la recherche collaborative avec les Premières Nations : Le projet a-t-il ouvert une voie de réconciliation en offrant une réelle participation à la gouvernance de la recherche aux partenaires autochtones ? Comment prétendre être une chaire autochtone lorsqu’un seul chercheur sur treize est d’origine autochtone ? Cette question a occupé ma première année à titre de titulaire de laChaire UNESCO en transmission culturelle chez les Premiers peuples comme dynamique de mieux-être et d’empowerment.