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Apprendre à réviser son texte en langue étrangère : les effets de la révision avec un pair (Marie-Odile Hidden, Université Bordeaux Montaigne)

Thèmes:
Session: Peer interaction and collaborationBloc: Interaction et collaboration entre les pairs
Quoi:
Session régulière / Regular Session
Quand:
2:20 PM, Mardi 25 Avr 2017 (30 minutes)
Pauses:
Coffee break / Pause café   02:50 PM à 03:15 PM (25 minutes)
Comment:
En mettant notamment en lumière le processus de révision, les approches cognitives de la production verbale (Fayol 2013) montrent que le texte se construit dans le temps, qu’il prend des formes successives et que l’activité rédactionnelle consiste en fait en une constante réécriture. Cette réécriture n’étant pas aisée pour les scripteurs novices, elle fait l’objet de nombreux travaux sur l’enseignement/apprentissage de l’écriture en langue maternelle (L1) (Bessonnat 2000, Pétillon et Ganier 2006, Kervyn et Faux 2014). Qu’en est-il quand on rédige en langue étrangère (L2) ? Selon Barbier 2004, les différences entre les processus rédactionnels en L1 et en L2 sont plus quantitatives que qualitatives. Concernant la révision, elle est rare chez les scripteurs maîtrisant peu la langue cible (Roca de Larios et al. 2002). Chez les autres apprenants, la révision se fait surtout on-line (au fur et à mesure de l’écriture) et avec une plus grande fréquence en L2 qu’en L1 car la recherche lexicale et les traitements morpho-syntaxiques ne sont pas automatisés (Gunnarson-Largy 2013) : le scripteur doit faire de nombreuses tentatives de formulation avant de trouver la forme qui lui semble convenir, ce qui ralentit d’autant la rédaction (Zimmerman 2000). Enfin, la révision porte surtout sur la langue au détriment des niveaux textuel et pragmatique.
 
En didactique des langues étrangères, les auteurs s’interrogent donc sur la ou les meilleure(s) façon(s) d’aider les apprenants allophones à améliorer leurs textes : ils s’intéressent notamment aux commentaires (oraux ou écrits) de l’enseignant sur les productions des apprenants (feedback) en cherchant à en évaluer l’efficacité -selon les formes qu’ils revêtent- c’est-à-dire la capacité de ces derniers à réviser les versions ultérieures de leurs textes (Ferris 1997). De plus, ils recensent et analysent différentes modalités de révision susceptibles d’être mises en place dans la classe de langue (Hidden 2013) en suggérant de prendre en compte les préférences des apprenants dans ce domaine (Hyland 2010). Dans cette lignée, nous avons mis en place une recherche-action sur la révision en langue étrangère dont nous voudrions présenter les premiers résultats dans cette communication en mettant l’accent sur le deuxième volet. Le premier volet consistait en une enquête auprès de 107 étudiants de français langue étrangère (issus de 34 pays différents) qui ont suivi en France un cours de production écrite incluant différentes modalités de révision (auto-révision, révision avec un pair, révision en groupe-classe). Il ressort notamment de cette enquête que la plupart des scripteurs apprécient de participer à l’activité de révision parce que, selon eux, cette activité les incite à réfléchir en revenant sur leur texte et favorise la mémorisation et l’apprentissage. Dans un deuxième temps, nous avons recueilli les textes rédigés puis réécrits par certains de ces scripteurs suite à une activité de révision avec un pair. En comparant les versions 1 et 2 du même texte, mais aussi les différents textes d’un même scripteur, nous chercherons notamment à évaluer les effets de l’activité de révision : permet-elle d’améliorer le texte et si oui, à quels niveaux ? Perçoit-on aussi des effets sur les textes ultérieurs du même scripteur ?
 
Bibliographie
Bessonnat D. (2000) : « Deux ou trois choses que je sais de la réécriture », Pratiques, 105-106, p. 5-22.
Fayol M. (2013) : L’acquisition de l’écrit, PUF.
Ferris D. (1997) : The influence of teacher commentary on student revision ; TESOL Quarterly, 31(2), p. 315-39.
Gunnarson-Largy C. (2013) : « Utiliser l’erreur pour détecter les automatismes et l’expertise en production écrite en FLE », dans C. Gunnarson-Largy & E. Auriac-Slusarczyk (Eds) Ecriture et réécritures chez les élèves : un seul corpus, divers genres discursifs et méthodologies d’analyse, Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, p. 287-302.
Hidden M-O (2013) : Pratiques d’écriture. Apprendre à rédiger en langue étrangère, coll. « F », Hachette FLE.
Hyland K. (2010 : 8ème édition) : Second language writing, Cambridge University Press.
Kervyn K. et Faux J. (2014) : « Avant-texte, planification, révision, brouillon, réécriture : quel espace didactique notionnel pour l’entrée en écriture ? », Pratiques [En ligne], 161-162 | 2014, mis en ligne le 05 juin 2014, consulté le 22 février 2016.
Roca de Larios J., L. Murphy & J. Marín. 2002 : « A critical examination of L2 writing process research » In S. Ransdell & M-L. Barbier (Eds.). New directions for research in L2 writing, p. 11-47. Dordrecht : Kluwer.
Zimmerman R. (2000) : « L2 writing : Subprocesses, a model of formulating and empirical findings », Learning and Instruction, vol 10, p. 73-99.
 
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