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Relations entre compréhension écrite, connaissances lexicales et conscience morphologique (Gabriel Michaud, Université McGill; Rachel Berthiaume, Daniel Daigle, Université de Montréal)

Thèmes:
Session: Morphosyntax in written proficiencyBloc: La morpho-syntaxe dans les compétences écrites
Quoi:
Session régulière / Regular Session
Quand:
2:20 PM, Mardi 25 Avr 2017 (30 minutes)
Pauses:
Coffee break / Pause café   02:50 PM à 03:15 PM (25 minutes)
Comment:

Les liens entre compréhension écrite et connaissances lexicales sont très étroits autant en langue première (Qian, 1999; Stanovich, 1986, 2000), qu’en langue seconde (Bossers, 1992; Verhoeven, 2000). En outre, des études menées en langue seconde montrent qu’il faut connaître entre 95 % et 98 % des mots d’un texte donné pour le comprendre (Laufer, 1989; Hu et Nation, 2000; Schmitt, Jiang et Grabe, 2011). Si l’on tient compte de ces estimations, Nation (2006) montre qu’une connaissance de 95 % de textes courants correspond à environ 4000 familles de mot et une connaissance de 98 %, à environ 9000 familles de mots. Pour Nation (2013), une famille de mots comprend toutes les formes fléchies et dérivées d’un mot (p. ex. enseigner, enseignons, enseignera, enseignant, enseignement…) Ces estimations tiennent donc pour acquis qu’un apprenant d’une L2 perçoit les liens qui unissent les mots de même famille, compétence qui relève de la conscience morphologique, c’est-à-dire la conscience de la structure morphologique d’un mot et la capacité de manipuler les morphèmes et d’y réfléchir (Carlisle, 1995). Toutefois, les liens entre conscience morphologique, connaissances lexicales et compréhension écrite sont très peu étayés en langue seconde, surtout en français langue seconde. Par conséquent, nous avons cherché à en savoir davantage sur la relation entre ces variables auprès d’apprenants adultes de français langue seconde de niveaux intermédiaire et intermédiaire-avancé. Les participants (n = 85) ont effectué un test de connaissances lexicales (test X_Lex de Meara et Buxton, 1987 qui mesure la connaissance des 5000 mots les plus fréquents du français), un test de compréhension écrite et trois tests de traitement morphologique. Les résultats montrent que les participants de niveau intermédiaire connaissent en moyenne 2910 mots et que ceux de niveau intermédiaire-avancé en connaissent en moyenne 3561, ce qui pourrait expliquer les problèmes de compréhension qu’ils ont présentés au test de compréhension écrite. Les résultats aux tests de traitement morphologique montrent que les participants ne voient pas toujours les liens entre des mots de même famille (goutte – gouttelette). Par ailleurs, même si les étudiants de niveau intermédiaire avancé affichent une meilleure compétence en compréhension écrite et de meilleures connaissances en vocabulaire que les étudiants de niveau intermédiaire, leurs capacités en matière de traitement morphologique sont de même niveau. Enfin, les liens entre les trois variables semblent plus forts pour les étudiants de niveau intermédiaire que pour ceux de niveau intermédiaire avancé, ce qui pourrait laisser penser que le traitement morphologique jouerait un rôle plus important pour les apprenants moins avancés d’une langue seconde.
 
Bibliographie
Bossers, B. (1992). Reading in two languages: A study of reading comprehension in Dutch as a second language and in Turkish as a first language. Rotterdam: Druckkerij Van Driel.
Carlisle, J. F. (1995). Morphological awareness and early reading achievement. In Morphological aspects of language processing (pp. 189–209). Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum Associates Publishers.
Hu, M., & Nation, I.S.P. (2000). Vocabulary density and reading comprehension. Reading in a Foreign Language, 13(1), 403–430.
Laufer, B. (1989). What percentage of text-lexis is essential for comprehension. In Special language: From humans thinking to thinking … (pp. 316–323).
Meara, P. and Buxton, B. 1987. An alternative to multiple choice vocabulary tests. Language Testing 4(2), 142–151.
Nation, I.S.P (2013).Learning Vocabulary in Another Language (2nd ed.). Cambridge: Cambridge University Press.
Qian, D. D. (1999). Assessing the roles of depth and breadth of vocabulary knowledge in reading comprehension. Canadian Modern Language Review/Revue Canadienne Des Langues Vivantes, 56(2), 282–308. doi:10.3138/cmlr.56.2.282
Schmitt, N., Jiang, X., & Grabe, W. (2011). The Percentage of Words Known in a Text and Reading Comprehension. The Modern Language Journal, 95(1), 26–43. doi:10.1111/j.1540-4781.2011.01146.x
Stanovich, K. E. (1986). Matthew effects in reading: Some consequences of individual differences in the acquisition of literacy. Reading Research Quarterly, 360–407.
Stanovich, K. E. (2000). Progress in understanding reading: Scientific foundations and new frontiers. New York: Guilford Press.
Verhoeven, L. T. (2000). Components in Early Second Language Reading and Spelling. Scientific Studies of Reading., 4(4), 313.
 
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