La compréhension orale dans un cours de langue de la même famille linguistique que la langue des apprenants : L’intercompréhension, une plus–value non négligeable dans la didactique de langues parentes ?
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La compréhension orale dans un cours de langue de la même famille linguistique que la langue des apprenants.
L’intercompréhension, une plus–value non négligeable dans la didactique de langues parentes ?
Dans une classe d’enseignement-apprentissage type, l’enseignant·e, très souvent natif/native de la langue enseignée, se trouve en face d’un public qui, habituellement considéré comme une entité uniforme, se compose en réalité d’individus avec un background différent et des caractéristiques propres (Cornaire, 1998). Quand on aborde l’étude d’une nouvelle langue, les mécanismes d’apprentissage de base s’enclenchent, certes influencés par les acquisitions antérieures (Moore-Castellotti, 2008).
Nous prendrons en considération l’enseignement d’une langue étrangère à des apprenant·es universitaires débutant·es (A1), futur·es spécialistes des langues, dont la langue maternelle appartient à une même famille linguistique. En effet, en tant qu’enseignantes dont l’une — Italienne — enseigne l’italien à des locuteurs francophones et l’autre – belge francophone – agrégée de français et d’italien, enseigne le français, notamment à des locuteurs italophones, nous avons pu observer que l’intercompréhension permettait aux apprenants de développer des stratégies améliorant nettement leurs compétences en compréhension orale et facilitant aussi l’acquisition d’autres compétences langagières (Sheeren, 2016). Ces observations, d’abord empiriques, ont été confortées par les travaux, encore relativement récents, sur l’intercompréhension. C’est pourquoi nous considérons qu’il est important de concevoir des activités didactiques exploitant l’intercompréhension avec pour objectif de permettre aux étudiants d’atteindre plus facilement et plus rapidement des acquis d’apprentissage utilisables dans la langue cible.
Dans notre communication, nous nous concentrerons sur la compréhension orale, une compétence essentielle, parfois négligée en début d’apprentissage, car considérée comme trop complexe ou nécessitant de nombreux prérequis dans la langue enseignée, alors qu’elle peut être avantageusement exploitée si on prend en compte les mécanismes d’intercompréhension et donc les acquis en langue maternelle, voire dans les autres langues déjà apprises (Castellotti, 2001 ; Jamet, 2009). En nous basant sur notre expérience personnelle, nous présenterons quelques exemples d’exercices d’intercompréhension ayant comme objectif la prise de conscience par les étudiant·es des avantages d’une pratique réflexive qui identifie et exploite les similitudes lexicales et syntaxiques entre la/les langue·s connue·s et la langue cible.