Les machines à images : entre effet de présence et illusion d’exhaustivité
What:
Talk
When:
3:45 PM, Tuesday 14 Aug 2018
(1 hour 15 minutes)
Where:
Pavillon J.-A. DeSève UQAM -
DS-1540
Discussion:
0
Les esthétiques numériques tablent sur deux
stratégies de représentation majeures, l’une fondée sur le soupçon,
l’autre sur l’excès. Le soupçon permet de décrire ces entreprises qui
jouent explicitement sur les effets de présence, et sur une transparence
médiatique et sémiotique. L’excès, quant à lui, permet de décrire ces
autres entreprises qui ne cherchent pas tant à faire disparaître les
dispositifs qu’à montrer leur puissance, par des projets à caractère
systématique visant à fournir au spectateur une illusion d’exhaustivité.
Ces deux stratégies rivalisent, et parfois même se complètent, et elles
assurent aux esthétiques numériques un éventail de possibilités. Pour
bien comprendre la spécificité de ces deux modalités de représentation,
je veux m’arrêter sur un roman de 1940, qui permet d’explorer, à rebours
si l’on veut, la puissance des machines à produire des images. Ce roman
est L’invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares. Ce roman a été beaucoup
lu et traduit, il a aussi été le prétexte récemment à une exposition à
la maison de l’Amérique latine de Paris, intitulée L’invention de Morel
ou la machine à images, où le numérique joue un rôle prépondérant. C’est
donc à décrire ce roman et à rendre compte de sa remédiatisation
artistique que mon intervention est consacrée.