14.30 Food heritage and the production of locality. Home-grown products in Québec
My Session Status
What:
Paper
When:
11:00, Saturday 4 Jun 2016
(30 minutes)
Where:
UQAM, pavillon J.-A. De Sève (DS)
- DS-M280
This paper aims to study the relationship between food consumption and the construction of place, more specifically, on how the consumption of home-grown agricultural products in Quebec transforms territories into places of heritage. It also intends to shed light on the tensions between the global and the local in the area of food production and contribute to the study of what Arjun Apadurai has tagged “the production of locality”. This transformative process is accomplished, first, by the symbolic production and consumption of place. By clearly identifying the place of origin of the product on the label, in writing as well as in image, the act of eating home-grown products entails a displacement of territory from their place of production to their place of incorporation. The distant and the far-away is brought home and made familiar. To further reinforce the domestication of place, the consumer is invited to come and purchase the home-grown product at the place of production and to bring it back home with him. Second, these places are heritagitized through the social production and consumption of time. Home-grown products are expressions of the continuity of place through the material conservation of foods (dehydration, salting, freezing, etc.), the process of ageing itself and, more importantly, the transmission of their intangible qualities (traditional knowledge, transmission of receipts, preservation of taste). These practices become specific to a territory to the point that they give the product a distinctive taste that is passed on from generation to generation. It is through taste that the memory of people and place is reactivated. It is these intangible elements which most efficiently and forcefully express the heritage of place.
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Cette présentation vise à montrer comment les pratiques de production, de conservation et de consommation de produits du terroir au Québec participent à la transformation de territoires en lieux patrimonialisés. Il veut également éclairer les tensions entre le global et le local en matière d’alimentation et contribuer à l’étude de ce qu’Arjun Appadurai a appelé « la production de localité ». En effet, les produits du terroir accomplissent une double opération de patrimonialisation des territoires. D’une part, l’acte de manger met en scène l’intégration du monde extérieur au corps et l’appropriation du territoire de l’aliment. En effet, la consommation alimentaire renvoie à un déplacement du lieu d’origine au lieu de transformation et d’incorporation du produit et, par extension, à une trajectoire de domestication qui conduit du lointain au proche, de l’étranger au familier. D’autre part, manger des produits du terroir exprime une production et une consommation du temps, par la conservation matérielle du produit, par son vieillissement volontaire même et, plus encore, par la transmission de ses éléments immatériels (savoir-faire, recettes, conservation du même goût). Ces pratiques deviennent spécifiques à un territoire au point où elles permettent de donner au produit un goût distinctif qui est transmis de génération en génération. C’est ultimement par le goût que la mémoire du groupe, de l’événement ou du lieu est réactivée et transmise. Le produit du terroir produit du patrimoine, avec d’autant plus d’efficacité et de force qu’il est immatériel.
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Cette présentation vise à montrer comment les pratiques de production, de conservation et de consommation de produits du terroir au Québec participent à la transformation de territoires en lieux patrimonialisés. Il veut également éclairer les tensions entre le global et le local en matière d’alimentation et contribuer à l’étude de ce qu’Arjun Appadurai a appelé « la production de localité ». En effet, les produits du terroir accomplissent une double opération de patrimonialisation des territoires. D’une part, l’acte de manger met en scène l’intégration du monde extérieur au corps et l’appropriation du territoire de l’aliment. En effet, la consommation alimentaire renvoie à un déplacement du lieu d’origine au lieu de transformation et d’incorporation du produit et, par extension, à une trajectoire de domestication qui conduit du lointain au proche, de l’étranger au familier. D’autre part, manger des produits du terroir exprime une production et une consommation du temps, par la conservation matérielle du produit, par son vieillissement volontaire même et, plus encore, par la transmission de ses éléments immatériels (savoir-faire, recettes, conservation du même goût). Ces pratiques deviennent spécifiques à un territoire au point où elles permettent de donner au produit un goût distinctif qui est transmis de génération en génération. C’est ultimement par le goût que la mémoire du groupe, de l’événement ou du lieu est réactivée et transmise. Le produit du terroir produit du patrimoine, avec d’autant plus d’efficacité et de force qu’il est immatériel.