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Industrie et formes urbaines : village-ouvrier, ville-usine, ville de compagnie, ville industrielle… Enjeux actuels et questions patrimoniales, approches croisées I

What:
Regular session
When:
9:00 AM, Wednesday 31 Aug 2022 (1 hour 30 minutes)
Breaks:
Break   10:30 AM to 11:00 AM (30 minutes)
How:

L’activité industrielle est un puissant facteur de concentration de population. En témoignent les sites antiques ou médiévaux étudiés par les historiens, souvent proches des mines, des carrières ou des chantiers de construction. À partir du XVIIIe siècle, cependant, avec les premiers développements industriels, des liens forts se tissent entre les usines et diverses formes d’urbanisation. De la variété de rapports que construit l’industrie avec la ville ou, plus largement, avec les lieux d’habitation, on retiendra trois modèles principaux avec des implications différentes en matière de requalification urbaine fonctionnelle et symbolique, incluant la problématique patrimoniale et ses divers enjeux, notamment environnementaux.
1 – L’industrie a pu s’installer auprès de villes déjà existantes, profitant de la main d’œuvre, des qualifications et des infrastructures en place. Aux côtés de « beaux quartiers » induits par le développement économique, les usines et leurs annexes forment des faubourgs industriels, rattrapés par la croissance urbaine, relayés par les parcs d’activité périphériques, déterritorialisés et finalement inclus dans les problématiques du renouvellement urbain.
2 – L’industrie a aussi créé des villes de toutes pièces, les villes-usines ; parfois de façon très planifiée autour d’une seule grosse usine (les villes de compagnie caractéristiques du XXème siècle) ; parfois de façon beaucoup moins planifiée, rassemblant plusieurs systèmes industrialo-paternalistes et créant donc une ville au tissu particulièrement hétéroclite.
3- Le village industriel ou ouvrier peut apparaître comme une ville-usine en réduction. Il en a l’allure et la structure, mais pas la taille et la diversité des services. Il se caractérise par son ancienneté, la proximité d’une ressource énergétique ou minière et par un travail industriel effectué dans la totalité du processus, avec la mise en place d’une ingénierie sociale marquée.
Ces différentes unités aux agencements divers construisent des liens entre elles et avec les villes, notamment portuaires, formant des réseaux. Enfin, les héritages issus de ces configurations sont conséquents et posent, par leur densité, parfois leur isolement, de redoutables problèmes de mise en valeur, patrimoniale ou non.
Par rapport à cette typologie, plusieurs séries de questions se posent, chacune formant des pistes pour des interventions, dans une perspective généralement comparative :
  * La première est à propos de la validité et la pertinence de ces modèles urbains eux-mêmes. Leur genèse, les conditions et contextes de leur implantation et de leur développement sont essentiels pour les comprendre, tout comme la prise en compte de leur porosité ou de leurs variations internationales. Il s’ensuit une incroyable variété de formes industrialo-urbaines, alors que le fonctionnement est, quant à lui, largement analogue. Comment bien cerner ces intrications et ces passages d’un modèle à l’autre ? 
  * La deuxième est dans l’urbanité même de ces modèles, très liée à leur fonctionnement hors du temps de travail. L’industrie crée, dès son implantation, un monde à part, aux comportements sociaux et aux modes de vie différents de ceux du monde rural, et cela quelques soient la taille et le nombre d’habitants de l’agglomération construite. Mais n’existe-t-il pas un gradient de l’urbanité, en lien avec des questions d’échelles et de temporalité ? Comment faire la différence entre le village ouvrier et la ville-usine ? À quel moment passe-t-on de l’un à l’autre ? 
  * La troisième piste touche à tous les éléments de reconnaissance, en matière de reconversion et de mise en valeur, de ces héritages. Entre négations et destructions, patrimoine-alibi, reconversions uniformes, etc., la mise en valeur patrimoniale ne dépend-elle pas de l’identité et du sentiment d’appartenance plus ou moins fort construits autour de ces formes industrialo-urbaines ? Dans quelle mesure la mise en valeur patrimoniale ne fait elle pas voler en éclat les caractères fondamentaux de l’héritage industriel ?

Moderator
APIC
Doctor
Moderator
Université de Lorraine, LOTERR
Professeur

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