Le patrimoine pour qui? La conservation des espaces communautaires

Bien que l’architecture et la communauté soient étroitement liées, les structures bâties des « espaces communautaires » ne se définissent pas par un style, un design ou une typologie de bâtiment particuliers. Tandis que le Canada compte de multiples édifices construits à cette fin, notamment des centres communautaires et récréatifs, des salles de spectacle et des hôtels de ville, de nombreux espaces communautaires prennent forme de façon organique et informelle sous l’impulsion de la communauté elle-même. Il s’agit d’une gamme variée de bâtiments et de paysages allant du centre commercial linéaire au parc public. Ces espaces sont ensuite définis par les activités qui s’y déroulent et, plus précisément, par les personnes qui les utilisent, s’y rassemblent et s’y attachent. En utilisant l’espace, la communauté crée son propre lien avec le bâti environnant, formant une relation entre le social et l’architectural. Partout au Canada, certains espaces communautaires sont protégés par des pratiques et des processus de conservation architecturale qui visent la préservation des structures historiques et des bâtiments dont on reconnaît la valeur patrimoniale. Toutefois, par le biais de ce même processus, de nombreux espaces communautaires se trouvent exclus et dépourvus de moyens d’assurer la conservation des éléments intangibles et sociaux tels que la valeur culturelle, l’utilisation et les programmes, et, plus largement, la tenue des lieux, leur gérance et leur accessibilité.

En examinant la façon dont divers espaces communautaires au Canada ont été créés, renouvelés, développés, conservés ou perdus, cette séance vise à explorer la question du « patrimoine pour qui? » Comment les membres de la communauté et les historiens documentent-ils l’utilisation éphémère de l’architecture par des moyens comme la photographie, l’histoire orale et les archives personnelles? Y a-t-il des études de cas qui peuvent servir de modèles aux communautés qui souhaitent préserver leur histoire spatiale, mais qui manquent les ressources physiques pour le faire? Ces enjeux et des questions connexes seront abordés dans le cadre de la séance. Nous encourageons plus particulièrement la soumission d’articles et de présentations dans des formats innovants par des historiens communautaires, des militants et des chercheurs qui se penchent sur ces thèmes.