Georges-Émile Tanguay et sa relecture des formes traditionnelles de l’architecture ecclésiale au Canada français
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Georges-Émile Tanguay (1858-1923) est un architecte de la région de Québec dont l’œuvre semble à cheval sur l’éclectisme stylistique typique de la fin du XIXe siècle et la recherche d’une modernité influencée tant par l’Europe que l’Amérique. Mais au moins en ce qui concerne la conception d’églises, tout se passe comme si la cohérence de son travail apparaissait surtout quand on le considère sous l’angle d’une relecture critique de la tradition. En effet, les églises conçues par Tanguay empruntent plusieurs traits à l’héritage provenant des Baillairgé et de son maître Joseph-Ferdinand Peachy, mais ces caractéristiques sont intégrées dans une nouvelle synthèse qui, largement ancrée dans le style néo-roman, est aussi porteuse de rationalisme et d’ouverture vers l’avenir.
Chez Tanguay, le choix des matériaux, l’articulation des toitures, la composition non seulement des façades mais aussi des chevets, tous ces éléments ont visiblement été réévalués et réinterprétés dans une perspective qui est celle de l’architecte professionnel, et non plus celle de la simple poursuite de la tradition. Cela explique peut-être le rayonnement de Tanguay depuis la ville de Québec vers les Bois-Francs, l’Estrie, Montréal et jusqu’aux paroisses franco-catholiques de l’Ontario comme Saint-Colomban à Cornwall et Notre-Dame des Anges à Moose Creek (North Stormont). Cette présentation examinera quelques églises de Tanguay pour essayer de comprendre comment des caractéristiques traditionnelles sont appropriées et intégrées dans des projets dont la dimension rationaliste qui constitue, à nos yeux, la caractéristique la plus significative.