Rencontre des arts actuels par le biais du patrimoine : récit de la création du centre d’exposition Inouï de Saint-Siméon, QC (Charlevoix-Est)
Mon statut pour la session
La communication portesur la création récente du centre d’exposition Inouï situé dans le village de Saint-Siméon qui compte 1400 habitants et se rattache à la MRC de Charlevoix-Est. La mission première d’Inouï est de promouvoir le patrimoine ainsi que l’art actuel dans un dialogue favorisant leur découverte auprès d’un public local qui compte une population vieillissante, un indice de vitalité économique Q5 et un indice de scolarité qui est l’une des plus basses de la région de la Capitale Nationale. La première exposition du centre présentée à l’été 2021– Naviguer le Paysage – se déploie sous le thème de la navigation. Elle est constituée de modèles réduitsde bateaux – qui sont des répliques de navires existants – et d’artefacts rassemblés auprès de collectionneurs de la région. Cette collection est juxtaposée aux œuvres de trois artistes en art actuel ayant chacun une démarche artistique singulière autour du thème du paysage, de la cartographie et du dialogue entre culture et nature : Carlos Ste-Marie (Québec), Karine Locatelli (Les Éboulements) et Josiane Lanthier (Baie-Saint-Paul).
MISE EN CONTEXTE HISTORIQUE DU LIEN ENTRE LA POPULATION DE SAINT- SIMÉON ET LE FLEUVE SAINT-LAURENT COMME ESPACE NAVIGABLE.
Saint-Siméon est un carrefour naturel entre trois régions – Saguenay, Côte-Nord et Charlevoix – et une quatrième avec la rive sud. Le service de traversier existe depuis plus de 100 ans. L’industrie touristique se met alors en place. C’est dans le secteur Pointe-au-Pic, berceau de la villégiature de Charlevoix, que tout commenceavec l’arrivée des premiers villégiateurs, de riches Américains naviguant sur les bateaux de Canada Steamship Lines. Le quai de Saint-Siméon était un arrêt obligatoire. Dès le milieu du vingtième siècle, le tourisme s’impose comme une activité économique majeure. L’histoire maritime de Saint-Siméon commence grâce entre autres au chantier maritime du secteur de la rivière Noire où l’on a construit de nombreuses goélettes, que l’on appelait « Les poules d’eau ».C’est à partir du constatde l’attachement tout particulier au fleuve des habitants du village que l’équipe d’Inouï met en place sa stratégie pour sa première exposition. Cette rencontre surprenante – entre art actuel et patrimoine– quoi qu’improbable pour certain met en valeur le fleuve et la culture qui s’y rattache.C’est par biais du patrimoine que les acteurs du centre Inouï ouvrent la porte sur les arts actuels méconnus,incompris ou boudés par bon nombre de citoyens du village. Le récit de cette expérience témoigne des défis rencontrés et des stratégies employées pour « apprivoiser » sa clientèle et faire en sorte que la communauté accepte et s’implique dans les projetsdu centre. Le patrimoine matériel est envisagé ici comme un facteur de développement local, social, économique et culturel dans une municipalité où l’offre culturelle est pauvre et peu valorisée. Il est aussi une porte d’entrée pour susciter l’intérêt, une curiosité, une ouverture auprès des acteurs politiques locaux et régionaux, des commerçants et des usagés de la région.