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Sana Benbelli

UH2C, FLSH AIN CHOCK
Participe à 1 Session
Communique le : jeudi 10h30-12h, Atelier 6 - A

Titre : Les café dans la villes de Casablanca : quand les frontières culturelles dépassent les frontières territoriales

Résumé :  
Le café constitue un élément central dans la structure architectural de la ville à tel point que son absence ou sa fermeture opère un changement radical dans le paysage de la ville. C’est un espace de sociabilité qui reste exclusivement masculin. L’enquête budget-temps réalisée au Maroc (2011-2012) a dévoilé que seul 1% des femmes sont concernées par cette activité contre 25% des hommes qui passent en moyenne  1heure 45 minutes par jour dans le café (HCP, 2014).
L’accès des femmes au café demande non seulement le dépassement de la limite territoriale qui sépare l’extérieur de l’intérieur mais aussi la transgression de la frontière culturelle. Cependant, les frontières qu’imposent les cafés à leurs usagers hommes et femmes, et à leurs employés (surtout les serveuses) sont multiples; spatiales, sociales, culturelles, économiques et hiérarchiques.
Dans ce travail, notre intérêt porte sur 3 formes de frontières :
  • La frontière territoriale que nous pouvons définir comme « frontière liquide » : l’enquête que nous avons menée dans les cafés nous a mis devant le problème de la délimitation de son territoire spatial. Dans le discours des acteurs l’ambiguïté commence déjà dans la catégorisation du café entre espace privé/ public. Ensuite apparaissent les limites de l’espace, ainsi si les frontières réelles ont animé le conflit entre propriétaires des cafés et autorités publiques depuis 2003, les frontières symboliques quand à elles changent selon la conception des acteurs, et tandis que les uns s’arrêtent sur la porte du café, d’autres intègrent la terrasse publique, le trottoir, la ruelle, jusqu’à parler du quartier surtout en parlant de la dimension sécuritaire « quand le café est fermé, les gens ont peur de passer par le quartier » déclare un propriétaire.
  • La frontière culturelle ou de la « frontière de genre » : c’est une frontière liée automatiquement à la « symbolique du territoire » (Spradley et Mann, 1979). Quand les femmes réussissent à dépasser les normes culturelles qui s’opposent à leur accès aux cafés, une fois clientes ou employées, elles doivent se conformer aux limites symboliques relatives à la division sexuelle du travail et à l’identité sexuelle des hommes et des femmes.
  • La frontière transactionelle (boundary open/boundary cloused): il s’agit d’étudier les frontières de nature relationnelles qu’utilisent les serveuses en tant qu’employées pour gérer leur présence à l’intérieur de l’espace du café d’une manière à éviter les problèmes et à créer et consolider les liens.    

Sessions auxquelles Sana Benbelli participe

Jeudi 15 Juin, 2017

Fuseau horaire: (GMT+01:00) Paris
10:30
10:30