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Visite Conseil de l'Europe - Conférence de Maurizio Ambrosini, Université de Milan, sur « Frontières et migrations »

Quand:
17:00, Mardi 13 Juin 2017 (1 heure 30 minutes)
Où:
Conseil de l'Europe - Conseil de l'Europe
Comment:
Présentation de la politique du Conseil de l’Europe en matière de migration par un représentant du Bureau du Représentant spécial auprès du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés. 

Suivi de la conférence de : Pr. Maurizio AMBROSINI, Département des Sciences Sociales et Politiques Université de Milan

Résumé
Pratique de mobilité résidentielle, les migrations montrent comment le droit à la mobilité à travers les frontières est distribué de façon inégale dans le monde. Non seulement  le droit de franchir des frontières, de séjourner dans un autre pays, mais aussi d’autres droits, politiques et sociaux, sont attribués dans une mesure différente aux  migrants internationaux, compte tenu de leur citoyenneté, des formes d’entrée, de l’emploi, de la durées du séjour. On  peut ainsi parler d’une « stratification civique » qui affecte de plus en plus les populations en mobilité à travers les frontières.
L’immigration irrégulière est le cas exemplaire d’une mobilité internationale en principe interdite et de plus en plus contrastée par les politiques des Etats nationaux et par des institutions supranationales comme l’Union Européenne. Mais l’immigration irrégulière continue à se reproduire : 11 millions aux Etats Unis, 1,9 millions, selon l’estimation plus prudente, dans l’Union Européenne. Plusieurs intérêts, acteurs sociaux, institutions, produisent, volontairement ou involontairement, une transgression incessante des règles affichées sur la mobilité autorisée. Encore plus intéressant est le fait que les immigrés irréguliers sont perçus et traités d’une façon différente, selon leur genre, provenance, statut familial, fonction dans le marché du travail : il y a des immigrés irréguliers criminalisés et socialement exclus, et d’autres tolérés et même protégés par des acteurs de la société d’accueil.
Dès lors, les mesures de régularisation sont une procédure intéressante de redéfinition des règles sur la mobilité admise, et sur l’émersion sociales des irréguliers tolérés, adaptant les normes sur le séjour à la réalité sociale.  Et tout cela sans compter la régularisation implicite de la mobilité, descendante de l’admission dans l’Union de nombreux pays de l’Europe Orientale : un cas de redéfinition politique des frontières.
Dans ces opérations de légalisation a posteriori de la mobilité, les pays de l’Europe méridionale, l’Italie en tête, ont été en première ligne. Tandis que le débat public regarde surtout les demandeurs d’asile et les débarquements par la mer, en Italie le secteur qui a produit le plus grand volume de régularisations est le secteur domestique et de l’assistance aux personnes âgées. Les acteurs clés sont d’un côté la travailleuse/travailleur immigrée, de l’autre, l’employeur italien : un employeur non professionnel, qui décide d’abord de violer les lois en embauchant une personne immigrée sans permis de séjour, et ensuite, quand il y a la possibilité, de la régulariser. Et tout cela souvent partageant, sur un plan général et abstrait, la ligne politique de la fermeture des frontières. Aussi les institutions de contrôle doivent tenir compte de cette action sociale de réécriture du statut des migrants « utiles » : elles se gardent, en principe, de contrôler des femmes, surtout celles accompagnant des personnes âgées ou des enfants autochtones.
La communication a pour but de discuter ces actions de définition et de changement des « frontières sociales » de l’immigration tolérée et socialement admise, soulignant l’interaction entre acceptation sociale et autorisation formelle des migrations internationales.

Notice biographique
Maurizio Ambrosini est Professeur de sociologie à la Faculté des sciences politiques, économiques et sociales de l’Université de Milan. Il a travaillé sur différents aspects des enjeux de migrations, à la fois au niveau local et transnational, et compte plus de 150 publications sur ce sujet, parmi lesquelles : Irregular Immigration and Invisible Welfare, Basingstoke, Palgrave, 2013 ; et « Migration and Transnational Commitment: Some Evidence from the Italian Case », Journal of Ethnic and Migration Studies, 2014. Il a également publié des articles scientifiques dans plusieurs revues françaises : Revue européenne des migrations internationales, Hommes et Migrations, Migrations Société, Sociologies.
Participant.e
Université de Milan
Professeur
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