Atelier 1 - C

Présidente de séance : Shirley Roy, Université du Québec à Montréal
Discutante : Françoise Le Borgne-Uguen, Université de Bretagne Occidentale-Brest

1. PIQUEREZ Lorène – Fribourg
Titre : L’antibiorésistance en santé animale, un enjeu pour l’espace-frontière franco-suisse.

Résumé : 
Face au phénomène croissant de résistances aux bactéries, devenu un enjeu majeur de la sécurité sanitaire et qui ne connait pas de frontières au sens stricte du terme, les politiques publiques européennes et suisses ont réagi par la mise en place de stratégies nationales dans le but de réduire l’utilisation des antibiotiques en santé humaine et animale. Dans notre thèse en cours, nous plaçons le focus sur deux pays : la France et la Suisse. Ces deux territoires affichent une collaboration transfrontalière très active en raison des nombreuses zones de contacts au sein notamment de son « espace-frontière » qui témoigne de la production de modes d’interactions et de coopérations. Pourtant, cette problématique d’antibiorésistance en santé animale, présente dans les deux pays, est approchée de manière différente. Nous tenterons alors de connaitre le rôle et les « effets » de la frontière francosuisse dans la gouvernabilité du contrôle des risques sanitaires liés à l’antibiorésistance des deux côtés de la frontière. Ainsi, nous montrerons l’effet double de la frontière, d’une part comme « marqueur de souveraineté » dans l’application de stratégies des politiques publiques dans la lutte contre l’antibiorésistance en santé animale et d’autre part comme révélateur d’identités et de perceptions propres aux deux pays. Pour cela, une analyse des professionnels concernés par la sécurité sanitaire des aliments (vétérinaires et ingénieurs chimistes) sera menée.


2. QUINTIN Anne – Paris V
Titre : La relation de soin dans les appartements associatifs : aux frontières entre loger et soigner, entre soignants et soignés

Résumé :
Cette communication s’intéressera à la relation de soins - aux frontières entre la psychiatrie et le social - que nous avons pu observer au sein d’une association de logements pour personnes souffrant de trouble psychique implantée dans un secteur psychiatique de l’Essonne. Celle-ci s’inscrit dans une histoire revendiquée du secteur, un espace de soin qui souhaite briser les frontières entre les aliénés et nous, un espace de soin dans la cité.
Nous nous intéresserons alors à ce que veut dire soigner pour ces soignants, qui se revendiquent d’une part de Georges Canguilhem, ce philosophe-médecin qui voyait la relation médecin-malade comme une relation intersubjective, faisant tomber les frontière entre eux, entre le savoir scientifique et le savoir singulier du malade, et d’autre part, de Lucien Bonnafé, psychiatre désaliéniste, et son « implantation préalable » qui entend développer le potentiel soignant de tous.
Par le soin psychiatrique, c'est-à-dire un soin à la fois médical et social, au-delà des fronntières disciplinaires, les soignants engagés dans cette association de logements entendent contrôler la maladie de leur patient mais également permettre à ceux-ci de vivre dans la cité.
Cette communication entend permettre une réfllexion sur les frontières qui existent dans les représentations du trouble psychique et partant du soin qu’on apporte - entre social et médical, entre les individus - les normaux et les « fous », les soignants et les soignés.