Fonctions des habitats identifiés comme ‘importants’ pour les bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent : Implications pour la conservation de la population
Mon statut pour la session
Emmanuelle Barreau, Véronique Lesage, Robert Michaud, Clément Chion, Sébastien Lemieux-Lefebvre, Angélique Dupuch
La compréhension de l’importance relative des différents habitats est cruciale à la conception de mesures de gestion efficaces pour les populations menacées et en déclin comme le béluga du Saint-Laurent. Cette étude vise à caractériser les fonctions de 27 secteurs identifiés comme aires de forte résidence, ou corridors de transit. Environ 3000 suivis de troupeaux de béluga effectués entre 1991 et 2020 et un schéma de classification comportemental précédemment établi reliant l’activité de surface des troupeaux au comportement de plongée des individus ont été utilisés pour regrouper les secteurs selon la similarité des comportements y étant observés. Le schéma de comportement comportait 6 catégories : alimentation benthique, alimentation pélagique, exploration pélagique, socialisation, transit et comportements mixtes. L'analyse de groupement hiérarchique des 27 aires propose trois classes d'habitats. La première comporte des proportions élevées de comportements d’exploration et de transit et inclut 90% des corridors de transit. Les deux autres classes regroupent 73% et 100% des aires de forte résidence et se distinguent par le type d’alimentation : prépondérance d’alimentation pélagique versus alimentation benthique. Les résultats montrent aussi que la socialisation et l’alimentation benthique se produisent uniquement dans un nombre restreint d’aires de forte résidence. Ces résultats sont importants car ils fournissent la base pour identifier les caractéristiques sous-jacentes aux fonctions critiques des habitats. Ils suggèrent aussi que les alternatives demeurent limitées dans le cas où des facteurs de stress locaux (e.g., le bruit sous-marin) dégraderaient la qualité des habitats ou réduiraient leur accessibilité. La superposition des divers habitats avec la répartition des communautés socio-spatiales fortement ségréguées rendent encore plus limitées les alternatives pour l’accomplissement d’activités vitales pour une communauté donnée.