Suivi du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent à la baie Sainte-Marguerite : bilan d’activité et conformité depuis la fermeture à la navigation
Mon statut pour la session
Cristiane C. A. Martins, Ana Carolina O. Meirelles, Eliza-Jane Morin, Chloé Chartrand, Samuel Turgeon et Nadia Ménard
La baie Sainte-Marguerite, dans le fjord du Saguenay, est l’aire d’utilisation intensive de la population de béluga de l’estuaire du Saint-Laurent la plus étudiée. Depuis 2003, Parcs Canada a instauré un suivi de l’utilisation de ce secteur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent par les bélugas et les bateaux. Les premiers résultats de recherche ont mené à la fermeture de la baie à la navigation en 2018 pour protéger les femelles et les jeunes. Le protocole de suivi a été modifié pour permettre une meilleure caractérisation du comportement des bélugas et de la conformité. Le protocole Survey et la technique d’échantillonnage d’activité prédominante ont été utilisés pour caractériser le comportement des bélugas. Pour chaque Survey ou bloc d'observation de 10 minutes, la taille du troupeau et le nombre de veaux (<2 ans) ont été estimés. L'activité prédominante a été identifié en évaluant le temps de surface, le synchronisme, la cohésion, le dynamisme et l'occurrence de 26 événements comportementaux précédemment décrits. Finalement, un indice de dispersion spatiale des animaux a été attribué ainsi que la présence de bateaux par section de l’aire d’étude. En juillet et août de 2019 à 2022, 164 jours de terrain (610 heures) ont été réalisées. En présence de veaux, les bélugas ont passé 39% du temps en socialisation et 23% en repos et en absence de veaux le repos a été l’activité prédominante (41%). L'indice de dispersion spatiale dans le secteur a augmenté et les bélugas utilisent davantage la portion adjacente au secteur fermé à la navigation. Le taux de conformité à la fermeture est supérieur à 95% du temps d’observation. La fermeture de la baie et la bonification de ce suivi s’insèrent dans le projet Mieux cohabiter avec le béluga qui a mis en place et renforcé des mesures spatiales visant à diminuer le dérangement, le risque de collision et l’exposition au bruit dans l’habitat essentiel du béluga pour favoriser son rétablissement.