Renforcer la portée de la recherche-action - Symposium IJAR 2024
24 Octobre 2024, 9:00 AM - 25 Octobre 2024, 7:00 PM EDT
Montréal, Canada
Présentation générale
La collaboration entre différentes parties prenantes et l'intégration de diverses sources et types de connaissances sont essentielles pour répondre efficacement aux crises sociétales et environnementales actuelles. La recherche-action constitue une approche prometteuse, mais dont le potentiel est encore largement inexploité, pour générer des solutions innovantes impliquant citoyen·ne·s, praticien·ne·s et chercheur·e·s. Malgré l'importance des connaissances générées par et avec les communautés dans le cadre de projets, de processus réflexifs ou d'évaluation, ces contributions restent souvent sous-estimées et confinées à des travaux spécifiques. Ce manque de reconnaissance s'étend aux travaux universitaires et aux chercheur·e·s engagé·e·s dans des processus coconstruits avec des acteurs de la société.
Souhaitez-vous partager vos idées et mieux comprendre comment la collaboration entre les acteurs au sein, en marge et en dehors du monde universitaire, peut améliorer la portée et la reconnaissance de la recherche-action pour relever les défis sociétaux ?
Nous vous invitons cordialement à participer au 7e Symposium du International Journal of Action Research (IJAR), qui se tiendra les 24 et 25 octobre 2024. Organisé en collaboration avec le CRISES (Centre de recherche sur les innovations sociales), l'événement propose à la fois des sessions en personne à Montréal (Canada) pour les acteurs locaux et un volet en ligne pour les participant·e·s internationaux. Ce format vise à offrir une expérience engageante pour tout·e·s, tout en tenant compte de la crise climatique. En outre, nous avons le plaisir d'annoncer qu'un séminaire virtuel se tiendra le 22 ou le 23 octobre pour les étudiant·e·s au doctorat.
Les symposiums de l'IJAR ont pour but de rassembler des personnes engagées dans la recherche-action du monde entier autour de questions clefs dans le domaine. Les éditions précédentes ont eu lieu au Brésil, au Danemark, en Colombie, en Norvège, en Espagne et en Turquie.
Comité organisateur : Isabel Heck (IJAR et CRISES/Université du Québec à Montréal, Montréal), Malida Mooken (IJAR et University of British Columbia, Okanagan), Baptiste Godrie (Université de Sherbrooke, Sherbrooke), et Patricia Canto-Farachala (IJAR et Orkestra/Universidad de Deusto, San Sebastian).
Comment participer
Nous organiserons des tables rondes et des ateliers afin d'encourager les discussions et l'apprentissage collectif, au lieu des traditionnelles communications ou de sessions parallèles.
La plupart des activités se dérouleront soit virtuellement pour les participant·e·s internationaux (tables rondes en anglais ; ateliers/discussions en sous-groupes en anglais, ainsi qu’en français, espagnol et d’autres langues sur demande), soit en personne, pour les participant·e·s à Montréal (principalement en français). Les organisateurs·trices veilleront à ce que les principales conclusions soient partagées dans les deux lieux afin de tirer parti des enseignements des deux plates-formes.
Si vous souhaitez participer au Symposium IJAR 2024, veuillez remplir le formulaire d'inscription. Vous serez invité·e à participer à un atelier virtuel sur le(s) sujet(s) que vous aimeriez aborder quelques semaines avant le Symposium afin que nous puissions faire connaissance et concevoir les sessions en fonction de vos intérêts. Il est également possible de ne participer qu'au Symposium si vous n’êtes pas disponible pour l’atelier.
Thèmes
Nous proposons des activités centrées sur les trois thèmes suivants afin d'améliorer la portée de la recherche-action :
A) Reconnaissance et pratique de la recherche-action dans les établissements d'enseignement supérieur: comment transformer nos institutions pour le bien commun ? (Animation : Malida Mooken)
Nous appelons les praticien·ne·s de la recherche-action à réfléchir de manière critique, à partager leurs expériences et à réimaginer les établissements d'enseignement supérieur. Le manque de compréhension, de reconnaissance et de soutien de la recherche-action persiste dans les universités, en partie à cause de la complexité de la culture institutionnelle[BG1] , des systèmes et des barrières. La monoculture problématique et les obstacles qui y sont associés font l'objet d'un large débat, mais il y a peu de changements systémiques qui en découlent. L’évaluation de l’impact de la recherche et de la titularisation sont toujours fondés sur des paramètres étroits. Les articles fondés sur des approches de recherche-action ont encore du mal à être acceptés par les revues traditionnelles. Le financement public et les autres ressources sont inadéquats. Dans un environnement de plus en plus compétitif, la collégialité est menacée. La recherche-action et ses praticien·ne·s restent, dans une large mesure, à la marge. Cette représentation de la situation n'est pas nouvelle.
Les praticien·ne·s de la recherche-action travaillent sur des processus de changement. Pourtant, relativement peu d'entre nous ont concentré leur attention et leurs capacités sur la facilitation du changement au sein des communautés et institutions universitaires. Est-ce une cause perdue ? Si nous voulons poursuivre et renforcer nos pratiques et collaborations et encourager de nouveaux chercheur·e·s universitaires à s’engager dans la recherche-action, nous devons surmonter des défis internes. Nous invitons les praticien·ne·s de la recherche-action et les collaborateurs·trices à discuter des possibilités de s'engager dans des processus de recherche-action qui transforment leurs propres institutions ou celles de partenaires, et de créer des espaces pour que la recherche-action puisse prospérer.
En gardant à l'esprit ce qui précède, rejoignez-nous pour explorer les sujets de discussion suivants :
- Renforcer le dialogue et la reconnaissance de la recherche-action et de sa capacité de transformation au sein des institutions universitaires ainsi que des gouvernements et des bailleurs de fonds. Par exemple, comment faire passer la recherche-action de la périphérie au centre?
- Repenser et transformer l'enseignement supérieur et les institutions partenaires dans l'intérêt du public. Pouvons-nous transformer ces institutions par le biais de la recherche-action ? Ou vaut-il mieux créer des alternatives qui se situent en dehors des structures des institutions existantes ?
- Renforcer la formation à la recherche-action par des initiatives collectives. Par exemple, comment obtenir le soutien institutionnel nécessaire pour développer des ressources, des pédagogies d'enseignement et des programmes d'études afin de former les futur·e·s chercheur·e·s en recherche-action ? Quel rôle les réseaux internationaux/mondiaux peuvent-ils jouer ?
B) Se connecter et communiquer au-delà de nos projets : valoriser la contribution unique de la recherche-action à la transformation sociétale (Animation : Patricia Canto-Farachala)
Nous sommes confronté·e·s à des défis sociaux et environnementaux sans précédent qui nécessitent d'élargir l'éventail d'apprentissages et de méthodes que les différentes communautés de recherche-action génèrent, pour relever ces grands défis dans leurs propres contextes. Derrière des concepts tels que la recherche-action systémique, la connectivité, la communication responsable en matière de recherche et la mobilisation des connaissances, se trouve l'idée que la recherche-action peut et doit permettre un changement à grande échelle. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour continuer à briser les silos et à renforcer les réseaux. Nous posons les questions suivantes afin d'inciter à discuter de cet enjeu:
- Que pouvons-nous faire pour renforcer les réseaux et les connexions au-delà de nos propres projets ? Comment communiquer les apprentissages au-delà de nos communautés immédiates de chercheur·e·s et de praticien·ne·s ? Quels sont nos principaux défis et opportunités (par exemple, connecter les communautés de recherche et d'innovation à travers le Nord et le Sud)?
- Comment pouvons-nous valoriser notre contribution unique à la résolution des problèmes sociétaux définis conjointement avec les différents acteurs sociaux ? Que pouvons-nous apprendre d'autres domaines tels que la communication scientifique, les sciences sociales citoyennes et la communication participative ?
- Comment la transition numérique peut-elle contribuer à renforcer les réseaux, à mieux se connecter et à mettre en évidence notre contribution à la transformation sociale ? Quels défis devons-nous relever ?
C) Décentraliser la recherche et déplacer les frontières : reconnaître les producteurs de connaissances en dehors du monde universitaire et engager les chercheur·e·s dans l’action transformatrice (Animation : Isabel Heck)
Remettant en cause l'idée reçue selon laquelle la production de connaissances est l'apanage du monde universitaire et que le rôle des chercheur·e·s se limite à la production de connaissances, nous proposons le concept de décentralisation la recherche sous deux angles distincts, mais interconnectés. Premièrement, nous reconnaissons les connaissances et recherches produites en dehors des universités, notamment les contributions des organisations de la société civile, des mouvements sociaux et des groupes communautaires dans la co-création de connaissances pour le changement social. Deuxièmement, nous invitons les chercheur·e·s universitaires à transcender les limites de leurs rôles traditionnels et à participer activement à l'action transformatrice en collaboration avec les acteurs terrain. Nous aimerions explorer comment les chercheur·e·s engagé·e·s ou activistes, les chercheur·e·s communautaires, les chercheur·e·s-praticien·ne·s et d'autres rôles hybrides offrent des voies par lesquelles nous pouvons combler le fossé entre la production de connaissances et l'action, améliorant ainsi notre contribution collective à la transformation sociale. Nous aimerions inviter les participant·e·s à répondre à certaines des questions suivantes :
- Comment les modèles décentralisés et hybrides peuvent-ils renforcer efficacement notre capacité à relever les défis sociétaux ? Quelles leçons peut-on tirer de notre expérience pour éclairer les pratiques et les études futures?
- Comment transcender les limites des rôles traditionnels ? Quels sont les défis liés à cette pratique (dynamiques du pouvoir, défis éthiques, etc.) ?
- Quelles sont les limites éventuelles pour distinguer le travail des chercheur·e·s de celui des praticien·ne·s ? Quelle ligne de démarcation devons-nous tracer, le cas échéant, entre les connaissances scientifiques, expérientielles et pratiques ?
Le Symposium est organisé en partenariat et avec le soutien du: