Queeriser, dit-on? Questionnements sur les apports des perspectives queers en recherche et en création
20 Novembre 2023, 7:00 PM - 24 Novembre 2023, 5:30 PM
Montréal, Quebec, Canada
Ce colloque vise à rendre compte des pratiques, théories et micropolitiques queers qui circulent dans et autour du monde universitaire francophone en rassemblant des contributions à la croisée des arts, du droit, des sciences politiques, des sciences humaines et sociales et des sciences de l’éducation.
Œuvrant depuis plus de 30 ans sur des questions actuelles au cœur des études féministes, l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF) de l’UQAM reconnaît le rôle que jouent divers courants féministes dans l’évolution de ses activités, de son offre de cours et de ses publications. Les apports théoriques et politiques queers et trans ont aussi joué un rôle important dans ses (ré)orientations récentes. C’est dans cet esprit que le comité organisateur de ce colloque souhaite donner une plate-forme à l’échange d’expériences et de travaux qui témoignent de l’actualité des perspectives queers, ainsi que des écueils et des défis qui les accompagnent. Les propositions d’intervention peuvent aborder un ou plusieurs de ces questionnements :
Que fait « le queer », à l’université ? Qu’on l’envisage comme une approche, un positionnement ou un cadre théorique, voire une méthodologie, queeriser un objet d’étude ou l’approche d’une problématique prend des formes bien différentes, non seulement selon le courant théorique ou militant sur lequel on s’appuie, mais aussi selon la discipline qu’on vient tenter de subvertir et la marge de manœuvre dont on dispose dans notre milieu de pratique.
Que fait l’université au queer ? Comment la fréquentation de l’université et le langage de la recherche scientifique influencent-ils le point de vue queer ? Les propositions qui élaborent des dynamiques d’effacement et la manifestation de systèmes d’oppression dans les discours queers universitaires sont les bienvenues. Nous accueillons aussi les présentations de stratégies de résistance à ces dynamiques (accessibilité des savoirs, pratiques d’enseignement et témoignage, relectures contre un canon disciplinaire, etc.)
Que faisons-nous, queers à l’université ? Qui sommes-nous, « les queers » à l’université, que nous y soyons plus ou moins fermement (r)attaché·es ? Quelles sont nos portes d’entrée et de sortie, nos doléances, nos modes d’action en contexte d’études, de recherche ou de création à l’université ? Comment faisons-nous place à la désorientation de nos disciplines « sans pour autant réglementer la désorientation comme politique » (Ahmed 2022 : 233) ?
Occasion de partage et de réflexion collective autour de travaux en cours, ce colloque accueille les propositions de chercheur·es et d’étudiant·es, tout comme celles d’artistes et de travailleur·euses qui ne fréquentent pas l’université. Pour diversifier les prises de parole et valoriser plusieurs modes d’intervention, nous accueillons les communications « standard », les présentations d’œuvres (abouties ou en chantier) et de démarches artistiques, ainsi que les activités sous d’autres formats (atelier, panel, rencontre).
Renseignements pratiques
Ce colloque se tiendra sur des terres non cédées, historiquement reconnues comme un lieu de rencontre pour plusieurs nations et dont la nation Kanien’kehá:ka est reconnue comme la gardienne. Ce territoire, connu sous le nom de Tio’tia:ke, Mooniyang, ou encore Montréal, héberge actuellement une population diversifiée. Nous encourageons les participant·es allochtones, à commencer par les personnes blanches, à en apprendre davantage sur la présence des Premières nations au Québec, l’éthique de la reconnaissance territoriale et les initiatives des communautés Indigiqueer et 2LGBTQIA+ locales.
Les activités auront lieu principalement au local J-2805, dit « Salle des boiseries ». Cette salle a une capacité d’accueil d’une cinquantaine de personnes, plusieurs fenêtres et un plafond haut. Elle est dotée des équipements audiovisuels nécessaires à la tenue d’activités en mode hybride. Elle est équipée d’un vestiaire, ainsi que d’une estrade permettant de mieux voir les personnes intervenantes.
La plupart des sessions sont également accessibles en zoom: https://uqam.zoom.us/j/82027236584
Pour toutes les sessions, en présence ou en mode hybride, un service d’interprète en langue des signes LSQ est offert.
Cette salle a été conservée lors de l’acquisition de l’ancienne église Saint-Jacques par l’UQAM en 1973 pour l’intégrer au pavillon Judith-Jasmin. Nous sommes conscient·es que l’esthétique et la symbolique de cette salle évoquent un passé lourd de traumatismes collectifs issus des politiques coloniales et religieuses sur ce territoire. Nous comptons nous approprier l’espace pour y tenir des conversations bien différentes de celles qu’elle était vouée à accueillir.
Comité d’organisation
Djemila Carron. Professeur·e en Sciences juridiques, IREF, UQAM
Loïs Crémier, Ph.D. Sémiologie, UQAM
Bronja Hildgen, Agente de recherche et de planification, IREF, UQAM
Dinaïg Stall, Professeure à École supérieure de théâtre, directrice du programme de DESS Marionnettes, IREF, UQAM
Thérèse St-Gelais, Professeure en Histoire de l’art, directrice de l’IREF, UQAM