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« Iphigénie » sur Facebook : portraits numériques et lecture d’une œuvre patrimoniale

Quoi:
Panel
Quand:
11:15 AM, Mercredi 8 Mai 2019 (30 minutes)
Où:
Comment:

Claire Augé, Université Grenoble Alpes


Racine est un « auteur élitiste » (Campbell, 1999) dont l’étude en lycée général est complexe. La principale difficulté, outre la langue poétique du XVIIe siècle, vient de l’acculturation des élèves (Emelina, 1999 ; Machefer-Allingri, 2011) : les personnages raciniens sont inconnus pour les jeunes lecteurs aujourd’hui, contrairement au public averti du XVIIe siècle. Comment peut-on réduire l’écart qui sépare les jeunes lecteurs et les personnages raciniens comme Iphigénie ou Agamemnon ? À la suite des travaux de Bayard (2010) et de ceux de Larrivé (2014) autour du « journal de personnage », on peut se demander comment (re)donner vie à ces héros pour aider les jeunes lecteurs à entrer dans la lecture de l’œuvre littéraire. Nous appuyant sur les travaux menés sur les « cercles de lecteur » (Terwagne et al., 2002) et les « discussions à visée littéraire » (Soulé, Tozzi et Bucheton, 2008), nous pensons que l’écriture collaborative d’un « journal de personnage » peut accompagner chaque sujet lecteur dans une « appropriation créative vampirique » (Shwaky-Milcent, 2016) d’une œuvre littéraire.

À l’ère d’une « civilisation numérique » (Doueihi, 2011), le réseau social Facebook apparaît comme une ressource intéressante pour écrire un « journal de personnage » collaboratif. En quoi l’écriture numérique collaborative sur le réseau social peut-elle rapprocher les élèves des personnages raciniens ? Par ailleurs, proposer à de jeunes lecteurs d’écrire un profil fictif de personnage sur Facebook, comme s’il vivait aujourd’hui, semble inviter à une « lecture actualisante » (Citton, 2007) : comment le réseau social peut-il amener les élèves à exploiter l’œuvre pour « apporter un éclairage dépaysant sur le présent » (Citton, 2007, p. 265) ?

Pour répondre à ces questions, nous nous proposons d’étudier les profils Facebook des personnages d’Iphigéniede Racine écrits au sein d’un dispositif didactique de lecture particulier dans une classe de seconde composée essentiellement de petits lecteurs.


Bibliographie

Bayard, P. (2010). L’affaire du chien des Baskerville. Paris, France : Éditions de Minuit.

Campbell, J. (2001) Enseigner Racine : mission impossible.In: Tobin, R.W. (ed.)Racine et/ou le Classicisme. Gunter Narr Verlag: Tübingen, pp. 249-260.

Citton, Y. (2007). Lire, interpréter et actualiser : pourquoi les études littéraires ? Paris, France : Amsterdam.

Doueihi, M. (2011), Pour un humanisme numérique.Paris, France : Le Seuil

Emelina, J. (1999). Racine infiniment: Paris, France : SEDES

Larrivé, V. (2014) Du bon usage du bovarysme dans la classe de français : développer l’empathie fictionnelle des élèves pour les aider à lire les récits littéraires : l’exemple du journal de personnage (thèse de doctorat). Bordeaux, France : Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, France.

Machefer-Allingri, C. (2011). Racine dans les manuels de lycée de 1880 à 2010, ou le classicisme obscurci (mémoire de Master 2). Lyon, France : Ecole Normale Supérieure LSH.

Shawky-Milcent, B. (2016). La lecture, ça ne sert à rien ! Usages de la littérature au lycée et partout ailleurs… Paris, France : Presses Universitaires de France.

Soulé, Y., Tozzi, M. et Bucheton, D. (2008). La littérature en débats : discussions à visées littéraire et philosophique à l’école primaire.Montpellier, France : CRDP.

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