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Pratiques de lecture et outils numériques ou comment réconcilier les plus jeunes générations avec la littérature

Quoi:
Panel
Quand:
11:45 AM, Mercredi 8 Mai 2019 (30 minutes)
Où:
Comment:

Beverly Marchand, Université d’Ottawa


Le livre papier, cet objet qui favorise une pratique individuelle, n'a plus le même attrait qu'autrefois. Si, comme le veut Maryanne Wolf, « we are what we read » (2008, p. 5), force est de constater que nous avons troquée l'in-quarto pour le « cloud » (Virole, 2017, p. 107), métaphore de ces collectivités sans frontières qui naissent à chaque instant et auxquelles nous pouvons participer – rédaction de fanfictions, créations de fanarts ou memes.

Le passage du reading brain au digital brain qu’évoque Wolf soulève de nouveaux enjeux : l’ère du numérique favorise désormais des réceptions collectives, puis des virtualisations à l’échelle planétaire en une fraction de seconde. Comment, alors, réconcilier les pratiques de lecture et d’écriture traditionnelles avec de nouvelles pratiques qui se sont numérisées et fractionnées ? Comment jongler avec ces nouveaux codes propres aux innovations technologiques ? À l’aide de la série télévisée Sherlock de la BBC qui revisite l’univers de Sherlock Holmes, nous verrons comment le transmédia nous permet de réconcilier les pratiques numériques/collectives avec la littérature, puisqu’il peut fournir de nouveaux « points d’entrée » (Jenkins, 2013) permettant une meilleure prise sur les publics.

Nous nous intéresserons d’abord à l’effervescence provoquée par la télésérie sur différentes plateformes médiatiques afin de déterminer si elle suscite un regain d’intérêt pour les livres d’Arthur Conan Doyle. Ensuite, en puisant des exemples de fanfictions, nous tenterons d’identifier certaines propriétés propres aux nouveaux codes d’écriture numérique : brièveté du contenu, information modifiable par les pairs, réseaux d’expertise. Or, ces nouveaux codes, bien qu’ils modifient la forme, ne modifient pas tant la nature de l’objet que la littérature. Permettant en fait une « intériorisation » (Stiegler, 2013, p. 39), ces nouvelles pratiques mènent à de véritables réflexions sur des enjeux telles que la notion d’auteur ou de genre.


Bibliographie

Esquenazi, J.-P. (2007). Sociologie des œuvres : de la production à l’interprétation. Paris, France : Armand Colins.

Groupierre, K. (2017). Le transmedia : un dépassement du médium ? Appareil, 18.

Jenkins, H. (2013). La culture de la convergence (tradruit par Christophe Jaquet). Paris, France : Armand Colin.

Leiduan, A. (2016). Introduction. Sérialité narrative : enjeux esthétiques et économiques. Cahiers de narratologie, 31, 1-9.

Pavel, T. (2007). Univers de la fiction, Paris, France : Éditions du Seuil. (Ouvrage original publié en 1988).

Saemmer, A. (2010). Lire la littérature numérique à l’université : deux situations pédagogiques. Ela. Études de linguistique appliquée, 160(4), 411-420.

Stiegler, B. (2013). L’esprit des lumières à l’époque du philosophical engineering. Intellectica, 59, 29-40.

Virole, B. (2017). Penser dans les nuages ou de l’externalisation de la cognition. Dans M. Bergès-Bounes (dir.), Les écrans de nos enfants : le meilleur ou le pire ? (p. 105-118). ERES.

Wolf, M. (2008). Proust and the squid: The story and science of the reading brain. New York, NY : HarperCollins Publishers.

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