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Musée (em)portable ou la réconciliation des cultures

Ana Dias-Chiaruttini, Université Nice


Depuis 2012, en France, le festival Musée (em)portable propose à des publics variés de réaliser un film avec leur téléphone portable, d’une durée maximale de trois minutes, sur leur expérience de musée. Ces dernières années, le public scolaire s’est emparé de cette action culturelle.

En rapprochant des publics jeunes ou d’autres dits éloignés du musée, ces expériences forment l’adulte et le visiteur de demain.

Cette proposition porte sur l’analyse d’une vingtaine de films réalisés par des élèves de lycée professionnel et d’institut universitaire technologique (15-20 ans) pour identifier les compétences qu’ils mobilisent ou développent concernant la littératie médiatique multimodale (Lacelle et Lebrun, 2014). Les films révèlent l’attention portée à la musique, aux sons, aux textes (et leur typographie), aux discours (la voix, le débit, l’intensité), aux plans, à la mise en scène des déplacements du visiteur, au choix des lieux du musée filmés (salle d’exposition, couloirs, entrée, extérieur, autres salles réservées ou interdites au public), au rythme, aux éclairages, à la progression du scénario, à la dramatisation ou à la chute. D’autre part, ces productions éclairent les pratiques culturelles et les connaissances du monde que ces élèves-visiteurs (Cohen, 2002) mobilisent. Ils jouent ainsi sur les clichés, les interdits qu’ils détournent, ils font référence à des jeux vidéo ou des séries télévisées, mais ils privilégient aussi certains registres, certains genres, et recourent aux focalisations interne ou externe cherchant par la même à produire des effets sur leurs spectateurs.

Ils mettent en perspective le Musée, le visiteur et la réception d’une œuvre d’art (Dias-Chiaruttini, 2018). Ils interrogent les pratiques culturelles élitistes (Bourdieu et Darbel, 1966) et, ce faisant, ils montrent comment les diverses pratiques culturelles cohabitent (Lahire, 2004), se rencontrent et se transforment.

C’est cette nouvelle formation multimodale du sujet visiteur qui sera analysée.


Bibliographie

Bourdieu, P. et Darbel, A. (1966). L'Amour de l'art : les musées d’art européens et leur public. Paris, France : Éditions de Minuit.

Cohen, C. (2002). Quand l'enfant devient visiteur : une nouvelle approche du partenariat École/musée. Paris, France : L’Harmattan.

Dias-Chiaruttini, A. (2018). La relation littérature-peinture à l’école et au musée : repenser l’activité de réception ?. Dans J.-C. Chabanne (dir.), Enseigner la littérature en dialogue avec les arts (p. 86-104). Namur, France : Presses universitaires de Namur.

Lacelle, N. et Lebrun, M. (2014). La littératie médiatique multimodale : réflexions sémiologiques et dispositifs concrets d'application. Forumlecture.ch.

Lahire, B. (2004). La culture des individus : dissonances culturelles et distinction de soi.Paris, France : La Découverte & Syros.

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