Transmission des savoirs et pratiques ethnobotaniques autochtones : étude de cas des bleuets auprès des femmes de Wemotaci
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Dans le cadre de ma maîtrise à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue en collaboration avec le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA), cette étude s'inscrit dans les démarches de mise en valeur des savoirs socioécologiques et culturels autochtones du CNA. Ce projet participe à la documentation de l'occupation et de l'utilisation contemporaine du territoire revendiqué atikamekw nehirowisiw, le Nitaskinan, en abordant des enjeux culturels, environnementaux, économique et de genre.
Les systèmes de transmission et d’acquisition des savoirs autochtones en contexte atikamekw nehirowisiw ont été documentés à la base structurelle des relations familiales au territoire. Ce projet explore comment l’utilisation des bleuets (de la cueillette à la consommation, en passant par la transformation) contribue à l’affirmation identitaire individuelle et collective nehirowisiw ainsi qu’à la construction ou à la solidification de liens sociaux et familiaux. Minic (le bleuet) est reconnu comme une ressource socioéconomique importante, et s'avère être une ressource culturelle clé pour plusieurs Premières Nations au Québec.
Cependant, les pratiques qui y sont associées restent peu documentées ou interprétées. Les objectifs spécifiques de ce projet de maîtrise sont de (1) documenter les pratiques et savoirs des Nehirowiskewok (femmes atikamekw) concernant minic ; (2) documenter les processus de transmission inter- et intra- générationnelle de ces savoirs. Dans le cadre de ma présentation j’aborderai tout particulièrement la valeur culturelle des bleuets au sein de la communauté de Wemotaci et le rôle que prennent les femmes dans la transmission des savoirs et pratiques qui y sont liés. Je discuterai notamment
du déroulement de la collecte de données qualitatives qui a eu lieu de juillet à septembre 2021 et du processus méthodologique et analytique qui s’est construit conjointement à mon expérience à Wemotaci.
Dans une démarche de décolonisation des pratiques de recherche occidentale, la compréhension des relations autochtones au territoire, à son aménagement et à l’utilisation de ses ressources est au cœur de ce projet, situant minic à l’intersection entre tradition et commercialisation. Selon une approche interdisciplinaire, entre ethnographie et ethnobotanique et en appuyant les résultats de ma recherche sur le concept d’espèce culturelle clé, je viserai à détailler la pluralité et l’interconnectivité des valeurs qu’a ce petit fruit au sein de la communauté.