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La décolonisation et l’autochtonisation des savoirs dans le domaine de la santé mentale et du bien-être au Nunavik : aspirations, pièges, défis et réalités

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What:
Conférence
When:
1:20 PM, Tuesday 3 May 2022 (15 minutes)
Where:
Musée McCord - Théâtre JA Bombardier

Historiquement, les recherches et les pratiques en santé et bien-être impliquant les peuples autochtones ont été le théâtre de déséquilibres de pouvoir entre les communautés, les praticiens et les chercheurs (Simpson, 2016 ; Smith, 1999). Les peuples autochtones ont souvent été placés dans la position d'objets passifs de recherche et d’usagers plutôt que dans celle de participants ou de collaborateurs dotés d'un pouvoir d'action. Cela s’explique en partie par le principe de colonialité qui veut que les anciennes puissances coloniales continuent de dominer les populations dites colonisées via des politiques insidieuses et bien intégrés dans nos structures (Quijano, 2007). La colonialité est notamment présente au sein de nos systèmes de santé et services sociaux (Commission Viens, 2019 ; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019). 


 

Un mouvement actuel appelle à la décolonisation et à l'autochtonisation de la recherche et des pratiques dans le domaine de la santé autochtone afin de cibler les déséquilibres de pouvoir et les oppressions qui existent entre les chercheurs allochtones et les communautés autochtones. La décolonisation vise à remédier aux déséquilibres de pouvoir entre les chercheurs et les membres des communautés autochtones, à la faible représentation des peuples autochtones dans le milieu universitaire et à la tendance à considérer la recherche comme étant limitée aux compétences universitaires (ITK, 2015 ; Wilson, 2008). Ce mouvement cherche à réimaginer la recherche, les politiques et les pratiques qui reconnaissent une diversité de savoirs et de façons de faire. Les directives des organismes subventionnaires de la recherche (par exemple, l'EPTC 2) ont maintenant intégré des instructions et des valeurs visant la décolonisation de la recherche. L'autochtonisation quant à elle correspond au processus collaboratif dans la mise en commun des savoirs et pratiques autochtones et autochtones. Un nombre croissant de chercheurs intègrent et valorisent les savoirs autochtones dans leurs projets de recherche et tentent de les mettre en dialogue avec d’autres savoirs, d’autres méthodes (Kovach, 2009 ; Simpson, 2018 ; Smith, 1999). Pourtant, à ce jour, les réalités structurelles apportent des obstacles au succès des ces approches (Tuck & Yang, 2012). 


 

Leanne Simpson (2016) suggère que les institutions occidentales ont tendance à changer les peuples autochtones plus que ces peuples arrivent à changer les institutions occidentales. Il s'agit d'une réflexion importante à garder à l'esprit alors que les institutions tentent de s'adapter. Sont-elles capables de s'adapter suffisamment pour que les travailleurs autochtones puissent être autorisés à modifier les systèmes de soins et ne pas seulement travailler à l'intérieur de ceux-ci ? À partir de nos expériences de chercheures et intervenantes au Nunavik et en nous basant sur les théories postcoloniales (Bhabha, 1994 ; Fanon, 1952 ; Spivak, 1988), cette présentation aborde les défis et les enjeux reliés à l’autochtonisation des savoirs dans le domaine de la santé mentale et du bien-être au Nunavik. Nous souhaitons démontrer que malgré les bonnes intentions, des biais, des barrières structurelles et épistémologiques peuvent entraver le chemin vers la décolonisation et l’autochtonisation des savoirs. 

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