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Reconnaître et valoriser les savoirs littéraires dans les études Autochtones au Québec

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What:
Conférence
When:
1:35 PM, Tuesday 3 May 2022 (15 minutes)
Where:
Musée McCord - Théâtre JA Bombardier

En s’engageant dans les études Autochtones, et plus particulièrement dans les études littéraires Autochtones, force est de constater que le champ est, toujours à l’heure actuelle, dominé par les travaux produits en anglais. Alors que Michèle Lacombe (Mi’qmaw/Acadienne) soulignait, dans un article paru en 2010, qu’il y a « une hétérogénéité des perspectives littéraires amérindiennes et de la recherche faite par les Amérindiens au Canada anglais » (157), il faut en effet reconnaître que dans le contexte francophone du Québec très peu de travaux critiques ont été produits par des chercheur·ses Autochtones. Cela s’explique en partie par le fait qu’au Québec le champ est relativement récent si on considère la publication de Histoire de la littérature amérindienne de Diane Boudreau (1993) comme point d’origine, mais surtout les travaux de Maurizio Gatti (2004) comme une ouverture aux littératures Autochtones qui sera par la suite maintenue. Force est aussi de constater qu’un fossé demeure dans le dialogue entre les écrivain·es des deux sphères linguistiques, et qu’il en est de même pour les approches critiques. Qui n’a pas entendu qu’au Québec, dans les études Autochtones produites en français, nous étions « en retard » sur ce qui se fait dans le monde anglophone? Et l’une des raisons de cette critique, à mon avis, c’est qu’encore à l’heure actuelle, et malgré une prolifération des travaux par des chercheur·es allochtones, il y a peu de travaux critiques publiés en français par des Autochtones. C’est précisément dans cet interstice que je propose d’intervenir dans le contexte du colloque du CIÉRA.


 

Dans le cadre de ma communication, je souhaite en effet ébranler cette conception de la recherche et de la critique littéraire pour penser autrement le rapport à la théorie et aux discours critiques. Je veux considérer comme nous y engage Kimberly Blaser (Anishinaabe), Lee Maracle (Stolo) ou Dian Million (Athabascane), les voix critiques qui émergent des textes littéraires eux-mêmes; je veux sérieusement prendre la mesure de ce que cela signifie que de considérer les récits comme des théories (1993; 2003; 2009). J’arguerai ainsi qu’il faut penser autrement, et peut-être même ailleurs, la place des intellectuel·les Autochtones dans la recherche en littérature : c’est-à-dire hors de l’institution universitaire et de la recherche académique, et ainsi envisager la possibilité que les discours critiques, et avec eux les théories Autochtones ne se trouvent pas exclusivement dans des ouvrages scientifiques, mais peut-être bien dans les textes littéraires eux-mêmes. Ce faisant, cette communication vise un objectif double bien précis : 1) repenser le statut de la littérature en tant que corpus pour valoriser la pensée théorique de la littérature, 2) en même temps que de fournir des pistes pour reconnaître et valoriser les savoirs littéraires dans les études Autochtones au Québec.


 

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