Le parcours d’intégration d’une langue amérindienne dans le curriculum scolaire. Le cas des classes bilingues kali’na-français à l’école primaire d’Awala-Yalimapo en Guyane française
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1. La contextualisation du sujet de la recherche et ses principaux éléments de problématique :
Aujourd’hui, les peuples autochtones se mobilisent afin que perdurent leurs cultures et savoirs pour que ceux-ci soient transmis aux jeunes générations en passant par l’éducation formelle. Ces derniers souhaitent aussi que les jeunes puissent pleinement s’intégrer d’un point de vue économique dans la société, ce que favorisent la réussite scolaire et l’obtention de diplômes. Comme nous le verrons, ces deux objectifs ne sont pas toujours complémentaires dans l’esprit de tous et leur combinaison peut parfois créer des conflits d’intérêts.
2. Le cadre théorique et/ou méthodologique déployé :
L’éducation est l’un des domaines clés de nos sociétés. Elle est source de préoccupation, non seulement des familles, mais aussi dans la sphère sociale, économique et politique. La sociologie lui a donnée une part importante d’études en mettant en place la sociologie de l’éducation. Pour certains auteurs, la fonction première de l’éducation est de conserver et de transmettre les valeurs culturelles à la nouvelle génération dans le but de continuité de la société. Cela passe par une sélection et un renouvellement d’enseignements précis.
D’un point de vue sociologique, les savoirs seraient sélectionnés et organisés par les groupes dominants. La scolarisation constitue ainsi un enjeu social, politique et symbolique, plusieurs groupes sociaux rentrant parfois en confrontation concernant ce qui doit être enseigné ou non. Des initiatives sont toutefois mises en place afin d’intégrer les savoirs autochtones au sein même de l’école comme des cours de langue autochtone ou encore la mise en place de classes bilingues. Nous tenterons de comprendre les conditions d’émergence et les enjeux qu’on retrouve derrière de telles initiatives par le biais d’une étude de cas.
Cette étude de cas suit les Kali’na de la Guyane française et plus précisément du village d’Awala-Yalimapo qui suite à de longues revendications ont réussi à intégrer leur langue kali’na au sein de l’école du village. Nous nous pencherons sur la valeur symbolique derrière la mise en place de ce projet, les conditions qui ont permis à ces cours de voir le jour et les conflits d’intérêts que ce projet a pu faire naître.
3. Les principaux arguments développés :
Nous verrons que le curriculum est utilisé comme un outil d’autodétermination des peuples autochtones à travers une intégration de la langue. Toutefois, cet outil en plus de pouvoir créer des conflits d’intérêts au sein d’une population autochtone ne suffit pas à préserver la langue et culture. D’autres actions sont indispensables comme la transmission au sein des familles.