Kchi Odana. Regards croisés sur les transformations et l'autochtonisation d'institutions municipales : les cas du Jardin des Premières-Nations, de l'Insectarium et d'Espace pour la vie
Mon statut pour la session
Partie 1- Le Jardin des Premières Nations: d’un jardin aménagé à un jardin occupé
Inauguré en 2001 après la mise en place de consultations des milieux autochtones et la création d’un Comité de Sages, le Jardin des Premières Nations est l’un des trois jardins culturels du Jardin botanique de Montréal-Espace pour la vie. Les jardins culturels présentent au public les relations, les pratiques, les savoirs relatifs à la nature et aux espèces végétales des populations humaines qu’ils présentent. Depuis son inauguration le 3 août 2021, le Jardin des Premières Nations joue un rôle d’avant-garde à la Ville de Montréal dans la mise en valeur des Premiers Peuples, l’embauche d’Autochtones dans la fonction publique, la diffusion des arts vivants et contemporains et le maintien de relations avec les artistes, les communautés et les organismes autochtones. Le Jardin des Premières Nations est un espace où se sont ancrés des événements protocolaires importants pour la Ville. Nous pouvons regarder 76 ans en arrière pour constater la volonté de Henry Teuscher, architecte paysager lors de la fondation du Jardin botanique sous la direction du Frère Marie-Victorin, de créer, déjà à l’époque, un ‘’jardin amérindien’’. C’est en survolant ces moments de rencontre, d’échange et d’engagement du Jardin botanique de Montréal que seront présentées les actions mises en place sur le chemin d’une plus grande représentation et présence autochtone au Jardin des Premières Nations tout en posant un regard critique sur les années à venir.
Partie 2- Espace pour la vie : décloisonner ses musées pour une démarche commune
Sans perdre de vue le rôle unique que le Jardin des Premières Nations occupe sur le territoire montréalais et comme acteur de rencontre et de transformation sociale via l’éducation, Espace pour la vie (EPLV) , service de la Ville de Montréal qui regroupe cinq institutions muséales de sciences naturelles (Jardin botanique, Insectarium, Biodôme, Planétarium et Biosphère) et qui, par ses actions de diffusion, de conservation, de recherche et d’éducation, accompagne l’humain pour mieux vivre la nature, décloisonne sa recherche et ses activités pour créer de nouveaux espaces de rencontre et de dialogue avec les Premiers Peuples. Rédaction d’un plan d’actions interne, mise sur pied d’un comité consultatif autochtone, projet ethnobotanique et entomologique en communauté, à travers les activités de chacun des musées, ce n’est pas d’hier qu’Espace pour la vie collabore avec les Premiers Peuples. Hors comment rendre cohérent et unifié les efforts de chacun pour créer des contenus plus représentatifs des nations autochtones? Comment mettre en place des actions qui répondent mieux aux volontés des individus, communautés et nations dans les champs d’expertise des musées d’Espace pour la vie? C’est en présentant le travail que mène les responsables du dossier d’autochtonie d’EPLV que seront abordés les succès, les défis et les voies de transformation nécessaires pour autochtoniser et décoloniser ses activités de recherche, de préservation, de diffusion et d’éducation.