Réflexions décoloniales sur les droits territoriaux des communautés traditionnelles en Amérique latine : pour une alternative interculturelle
Mon statut pour la session
Bien que la plupart des pays latino-américains soient devenus des États indépendants au long du XIXe siècle, les anciennes hiérarchies coloniales restent au-delà de l’espace-temps du colonialisme historique. Le monde contemporain étant ainsi marqué par la continuité des formes coloniales de domination, ce n'est pas surprenant que les territorialités des communautés traditionnelles latino-américaines soient encore de nos jours niées et réprimées par une matrice hégémonique occidentale fondée sur la propriété privée, l’accumulation de capital, l’exploitation intensive de l’environnement et la non-reconnaissance des diverses autres manières de comprendre et d'agir dans le monde. Ce processus de négation et de répression des territorialités des communautés traditionnelles repose sur l’anti-dialogue, constitué par l'imposition d'une culture (occidentale) aux autres, et sur l'alignement des institutions publiques sur des intérêts privés en faveur de la génération de profit. C'est dans ce contexte que s'inscrit le dialogue interculturel comme alternative à la logique capitaliste d'exploitation des terres et des ressources qui s'y trouvent. L’interculturalité, reconnaissant le fait de cultures multiples et proposant un dialogue fondé sur la prémisse de l’incomplétude mutuelle, permettrait l’échange de connaissances différentes et l’émergence de pratiques territoriales traditionnels capables de proposer des solutions au-delà de la normativité étatique ancrée sur la propriété individuelle et privée.