Comme toujours, le capitalisme parvient à contourner les crises et à en profiter, bien qu’il soit en grande
partie responsable des principaux problèmes qui affectent les sociétés, il parvient à inverser la tendance
en sa faveur et continue à faire des bénéfices. L'industrie minière et extractive en est un exemple très
frappant, ayant réussi à se positionner comme activité essentielle.

L’exploitation industrielle illimitée de la nature se poursuit sans égard aux cris d’alarme des mouvements
sociaux sur la crise sociale et écologique en cours bien avant la pandémie de la COVID-19. Cette dernière
a révélé les profondes inégalités sociales et territoriales auxquelles font face, entre autres, les
communautés autochtones, paysannes, afrodescendantes en Amérique latine. D’une part, malgré les
recommandations sanitaires mises en place pour faire face à la COVID-19 et l’opposition des communautés
et organisations, les projets extractifs se propagent à un rythme effréné, sans mesures de confinement, et
menacent la vie et l’environnement, exacerbant la crise sanitaire actuelle. Cette période a aussi laissé
entrevoir une diminution de la surveillance et la récurrence d’une non-application des législations
environnementales. D’autre part, le choc entraîné par la pandémie à l’échelle mondiale laisse présager
une sortie de crise qui accentuera la financiarisation de l’économie et le pouvoir des transnationales au
détriment des droits sociaux et environnementaux des communautés.

Les femmes défenseures des territoires sont souvent à l’origine des mouvements de résistance face à
l’extractivisme. Invisibilisées, marginalisées des espaces de prise de décision, elles luttent contre la
violence exercée par l’industrie extractive dans les territoires. Malgré la situation de pandémie, elles
continuent d’être les protagonistes de la résistance. Comment s’organisent-elles, se mobilisent-elles dans
le contexte de confinement et de restriction de liberté de circulation et de rassemblement? Les alternatives au mode de vie et de production prédateur qu’elles portent seront-elles les portes de sortie
de la crise sanitaire, écologique et sociale ?

Nous proposons d’écouter leurs voix à partir d’un balado de la série « Luttes pour le territoire : Voix de
femmes en résistance », construite grâce aux témoignages de femmes autochtones, paysannes,
défenseures de la vie et du territoire provenant de diverses régions du monde qui luttent contre
l’extractivisme. Une discussion sur les enjeux soulevés dans le balado sera animée.