Mémoires, patrimoines et promotion de la citoyenneté : quels effets sociaux des institutions culturelles à caractère mémoriel ?
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Dans le cadre de ce que l’on pourrait qualifier de « changement de régime de patrimonialité » (Gravari-Barbas, 2014), la question des patrimoines culturels est de plus en plus étroitement associée, depuis le début du XXIème siècle, à celle des droits fondamentaux, individuels et collectifs. Définies comme ressources héritées du passé, ces patrimoines ainsi revendiqués sont volontiers pensés comme biens communs, supports d’identification, constitutifs du sujet politique (Meyer-Bisch, 2014). Depuis la fin du siècle dernier, les questions mémorielles, sont également très présentes sur la scène politique et conçues comme supports de légitimation de groupes sociaux, du côté notamment des minorités. Seront invités autour de cette table ronde des acteurs des institutions culturelles chargées de faire vivre ces droits à la mémoire et au patrimoine, au plus près des communautés et des sociétés locales. Il s’agit de faire se croiser les expériences, plus ou moins récentes, d’implication des populations ciblées, afin d’en évaluer les impacts sur les processus d’émancipation/empowerment et de démocratisation au plan local. Quelles mémoires, quels patrimoines sont ainsi promus ? Quelles populations sont impliquées ? Quels rapports au politique sont ainsi construits ? Un questionnement secondaire sera proposé aux participants : se référer principalement aux mémoires et aux patrimoines immatériels, de manière plus ou moins désincarnée, réduit-il la portée de ces actions d’émancipation/empowerment ?