09.00 Médiation indigène et recomposition des régimes de savoir (exemple du site olmèque d’Oxtotitlán)
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Le propos de cette communication est d’analyser les processus de transformation suscités par « la mise en patrimoine » co-construite entre acteurs locaux et institutions dans des sociétés culturellement et socialement minorisées. A travers l’exemple du patrimoine archéologique – la grotte olmèque d’Oxtotitlán (sud-ouest du Mexique), célèbre pour ses peintures pariétales –, nous souhaitons interroger les recompositions des régimes de savoir qui se donnent à travers la médiation indigène au public, en particulier par la jeune génération de nahuaphones qui s’emploient comme guides ou gardiens du site. Les ateliers de co-construction du patrimoine oral, des savoirs historiques, archéologiques, botaniques et anthropologiques – organisés par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH), chargé du patrimoine matériel au Mexique –, ont donné lieu à des reformulations mémorielles différenciées parmi la population nahuaphone d’Acatlán ainsi qu’à des mécanismes générationnels d’appropriation patrimoniale.
À travers une ethnographie dialogiste et constructiviste, nous chercherons donc à comprendre la manière dont les jeunes acteurs indigènes locaux se sont réapproprié un droit à construire un discours propre sur leur histoire. Quels sont les nouveaux rapports qui se créent aux lieux marqueurs d’ancestralité (comme le site olmèque), dont ils nourrissent également leurs pratiques des « groupes rituels de danse » (Cotlatlatzin, Maromeros) ? Ces recompositions forment-elles des ressources mobilisables qui permettent de conforter une identité collective et/ou de nouvelles formes d’indianité au sein d’un monde globalisé ? En quoi ces formes alternatives de mise en mémoire et ces « imaginaires patrimoniaux » participent-ils au « mode de vie » d’une classe d’âge dont les liens sociaux se tissent au moyen de la participation à une nébuleuse que l’on pourrait appeler le « new age ethnique » ?