11.30 Bases de données en ligne et visions du patrimoine. L’exemple de l’hospice en France et au Québec
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La nouvelle lecture du patrimoine visée par le projet ANTIMOINE – projet associant linguistique, bases de données et réalité virtuelle – sera illustrée ici dans sa dimension linguistique, à travers un élément du patrimoine architectural : l’hospice.
Cette illustration concernera les contextes français et québécois, dans une perspective comparative. En choisissant le cas de l’hospice, nous avons opté pour une illustration où la comparaison France-Québec sera moins contrastée a priori que pour d’autres types de patrimoine architectural tels le château ; en effet, l’hospice relève de pratiques révolues, de sorte que les inventaires patrimoniaux utilisent souvent la dénomination « ancien hospice ».
Notre objectif sera, d’une part, de décrire les lectures qui sont proposées actuellement pour la catégorie des hospices dans les bases de données françaises et canadiennes (Mérimée, Topic-Topos ; Répertoire du patrimoine culturel du Québec, Lieux patrimoniaux du Canada), d’autre part, de montrer comment l’hospice en tant que patrimoine peut recevoir une nouvelle lecture dans le cadre de l’ontologie ANTIMOINE, ontologie établie sur la base de la conceptualisation des différents objets patrimoniaux plus que sur des catégories d’inventorisation. Nous mènerons notre démonstration à l’aide d’outils fournis par l’analyse du discours et par la sémantique lexicale, et tout particulièrement à l’aide du modèle de la sémantique des possibles argumentatifs (SPA, Galatanu) : ce modèle permet de décrire les représentations conceptuelles sous-jacentes aux dénominations (hospice, château, etc.) sous forme de réseaux associatifs orientés comprenant des stéréotypes.
Concrètement, nous aborderons quatre points. Premièrement, un rapide survol de l’histoire de la dénomination hospice en France et au Québec, afin de situer les deux contextes que nous comparons. Ensuite, nous présenterons le réseau d’associations par lequel se définit la dénomination d’hospice, autrement dit, l’ontologie dans laquelle l’hospice prendrait sa place selon la SPA. Troisièmement, nous analyserons les descriptions données par les bases de données pour les différents hospices concrets qui y figurent, afin de voir dans quelle mesure ces descriptions actualisent le réseau d’associations établi précédemment. Pour finir, nous regarderons la manière dont les quatre bases de données patrimoniales ci-dessus sont structurées et donc la lecture qu’elles proposent à l’internaute qui les consulte. Les bases de données sont la mise en œuvre concrète de la valorisation-conservation-transmission qui définissent les objets patrimoniaux ; elles contribuent ce faisant au processus de patrimonialisation, mais aussi à façonner la vision que les internautes se font du patrimoine. Le réseau d’associations de « hospice », ainsi que l’ontologie ANTIMOINE dans son ensemble, en proposant une nouvelle lecture du patrimoine, visent à proposer une vision autre à l’internaute ; c’est ce que le cas d’hospice nous permettra de montrer, en restant toutefois au niveau de la réflexion linguistique, étant donné que la mise en œuvre de cette réflexion est du ressort des informaticiens.