Au cours des ans j’ai pratiqué une déambulation rêveuse, bien que vigilante, dans différents réservoirs de représentations tels qu’archives, bibliothèques ou marchés aux puces, en quête d’un appel d’images. Les images qui m’ont interpellée, surtout photographiques, étaient d’un autre temps, fragiles et incertaines, en dépit de leur appartenance à un classement cohérent. Chacune, à sa façon, a exigé une monstration particulière et adaptée afin de rompre avec les interprétations dans lesquelles elle s’était cristallisée. Ma manière de traiter l’image d’archives se veut empathique. Elle est de l’ordre de la réparation plutôt que de l’appropriation sauvage.

Quelles sont ces images dont je reconnais l’appel ? Quelles sont les relations que j’entretiens avec elles ? Qu’ont-elles à donner ? Que me veulent-elles ? Que puis-je pour elles ?