À partir d’une étude de pratiques de tourisme scientifique dans les montagnes françaises, cette communication se donne pour ambition de voir de quelle(s) manière(s) la science participe à la redécouverte touristique de ces espaces dans le contexte actuel de changements globaux (environnementaux, sociétaux, mobilités…).

Le tourisme scientifique se définit comme une niche touristique dans laquelle la science à une place centrale. Les pratiques peuvent être très variées, allant des mobilités des scientifiques dans le cadre de leur travail (terrains de recherche, colloques, délégations…) à des formes s’adressant à un large public par la mise en place de médiations adaptées (sentiers d’interprétation, visites guidées, sciences participatives…).

S’intéresser à ces pratiques ressort donc comme une opportunité de comprendre comment la science participe aux maillages territoriaux. En effet, c’est l’occasion d’analyser comment s’organisent les scientifiques pour produire de la connaissance. C’est aussi la possibilité d’observer comment cette connaissance est appropriée par les territoires et ses acteurs pour la patrimonialiser et la touristifier.

De nombreuses infrastructures et institutions existent déjà (muséums, centres de culture scientifique, technique et industrielle, fondations, jardins botaniques…) et témoignent de la patrimonialisation des connaissances scientifiques et dans certains cas de sa mise en tourisme. À ce stade, la connaissance scientifique ressort bien comme une ressource (à minima patrimoniale) pour les territoires. Ainsi, il est intéressant de se demander comment elle peut permettre aux touristes de (re)découvrir les montagnes où le tourisme se concentre souvent autour des stations de ski et de quelle(s) manière(s) les changements actuels sont pris en compte.

De plus, si la production et le partage de connaissances sont une part centrale et essentielle de l’activité scientifique, la science ne peut se résumer à la connaissance. En effet, cette notion englobe aussi d’autres caractéristiques telles que les acteurs, la méthodologie, les mobilités… 

Ainsi il est possible de se demander si seule la connaissance fait ressource dans la science. De manière plus générale, cela amène à se questionner sur ce que représente la science dans son entièreté pour un territoire. Il convient de se demander si, plus que la notion de ressource, ça ne serait pas celle des biens qu’il convient de mobiliser pour y répondre.

Afin de mettre en lumière le fait que la connaissance scientifique et plus globalement la science est une ressource et aussi de voir comment les territoires la mobilisent pour dynamiser et inventer des offres touristiques, cette étude analyse le programme RefLab1. Ce programme scientifique voit les refuges comme des laboratoires pour comprendre les changements environnementaux et sociétaux qui touchent les territoires de montagne. Depuis sa mise en place en 2016, ce programme se veut pluridisciplinaire et se développe avec les locaux et les acteurs de la montagne. Cela permet une appropriation large de cette expérimentation. Différents professionnels ont su s’en saisir pour proposer des produits de tourisme scientifique. L’étude de certains de ces produits aidera à montrer comment la science permet aux touristes une nouvelle découverte des montagnes.