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La fierté comme patrimoine culturel de l’humanité : la bienveillance aux bains

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Quoi:
Talk
Quand:
3:00 PM, Samedi 27 Avr 2024 (30 minutes)

Dans une perspective transnationale des pratiques territoriales, l’interconnexion accrue entre les gens et l’importance économique et sociale du recul des frontières entre les États-nations ont contribué à exposer et à diffuser certains éléments, pratiques et usages du territoire qui transcendent les frontières. Parmi ces éléments, on identifie la Fierté. Dans la même perspective que les travaux de la sociologue américaine Peggy Levitt, qui affirme que la religion dépasse les frontières territoriales, être homosexuel ne connaît pas de frontières, donc la Fierté est universelle. Cette communauté, cette identité transnationale, s’impose et suppose un patrimoine identitaire transcendant le biologique.

Entre les membres de cette communauté, une affiliation dépasse les frontières physiques, ralliant les gens autour d’un discours fédérateur de libération, dont la genèse se trouve dans la révolte du 28 juin 1969 au 3 juillet 1969, appelée Stonewall du nom du bar où les événements ont commencé. Cependant, une autre forme de libération, cette fois sexuelle et sociale, émerge dans l’ombre, confrontant les valeurs chrétiennes. En réponse, au sein de la communauté naît une fierté, conduisant les différentes communautés homosexuelles à travers le monde à prendre la rue annuellement pour s’afficher à l’échelle mondiale. Cette célébration, qui s’étend de juin à août, attire de nombreux touristes, souvent instruits et bien nantis, qui peuvent consacrer une part plus importante de leurs revenus pour y participer.

Lors de leurs déplacements, ces derniers fréquentent des espaces, des lieux, notamment lors des pratiques sexuelles dont l’usage renvoie à la notion de non-lieu : un non-lieu est un espace interchangeable où l’individu reste anonyme, et cet anonymat est souvent une caractéristique des pratiques sexuelles des homosexuels, notamment dans les saunas historiquement réservés aux hommes, une tradition remontant aux Romains.

Le sauna, où des activités sexuelles sont pratiquées, est donc un espace interchangeable présent dans toutes les grandes villes où l’individu demeure anonyme. Peu importe où se trouve ce sauna, il permet l’anonymat, il est un lieu de rencontre, dénué de tabous, un espace d’authenticité et de convivialité. C’est un lieu d’anonymité et d’anonymisation des lieux, des individus et des pratiques, où ce que l’on est ailleurs n’a pas d’importance. Cette absence de territoire physique, où il n’y a pas d’état gay, permet la création d’un territoire symbolique. Le sauna gay est à la fois une pratique et un territoire, où la nationalité et la relation à l’État-nation n’ont plus d’importance. Le sauna se trouve à l’intersection de la culture territoriale en tant que fondement et du lieu de construction de l’identité, dans un contexte où de nouveaux espaces émergent grâce à l’interconnexion croissante des lieux et à la mondialisation. Dans cette perspective de consommation capitaliste de l’espace, il est essentiel de noter que ces établissements contribuent activement à l’économie parallèle d’une communauté qui ne se limite pas à un lieu géographique spécifique. Les revenus générés soutiennent la survie des quartiers associés à la communauté LGBTQ2S+, souvent désignés sous le terme de « villages ».



 

Marc-Olivier VEZINA

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