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Renaissance du patrimoine colonial belge à Lubumbashi : visibilité historique et pérennité

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12:00 PM, Samedi 27 Avr 2024 (30 minutes)

Le patrimoine culturel, aujourd’hui, prend une place de plus en plus importante dans les projets de développement locaux. Considéré comme une ressource spécifique, le patrimoine culturel représente un atout pour les territoires et pour les détenteurs qui s’y identifient. C’est dans cet axe que nous nous intéressons à la notion de l’économie du patrimoine culturel, à l’activation de cette ressource territoriale et donc à la valorisation et la protection du patrimoine culturel à travers le processus de patrimonialisation.

Dans son acception culturelle large, le patrimoine est synonyme d’histoire, de culture, de biens et de vestiges architecturaux dignes d’être conservés et sauvegardés. Le patrimoine confère aux sociétés et aux communautés d’importantes valeurs historiques, identitaires, culturelles, mémorielles et artistiques. De ce fait, son champ se voit de plus en plus étendu, amplifié, complexifié, et s’inscrit donc différentes catégories, notamment en architecture.

L’histoire de la République démocratique du Congo (RDC), qui constitue notre champ de recherche, lui confère un riche héritage culturel et naturel. On dénombre sur son territoire une variété exceptionnelle de vestiges et d’édifices du fait des nombreuses civilisations qui s’y sont succédé. Son patrimoine recense, entre autres, les peintures et gravures rupestres de villes antiques belges. Quant aux constructions coloniales de 1910 à 2015, elles constituent une figure majeure et prépondérante du paysage patrimonial dans la province du Haut-Katanga. D’ailleurs, de nos jours, ces édifices coloniaux constituent le noyau historique de la plupart des villes et représentent à eux seuls presque la moitié du parc immobilier du territoire.

En effet, l’occupation belge a marqué le territoire de Lubumbashi, aussi bien du point de vue architectural, urbanistique que social. La RDC a hérité d’importantes constructions architecturales et urbaines de la période coloniale belge de 1910 à 2015, sous différentes formes et dans différents styles. Le néoclassique belge occidental et européen a pendant longtemps été le style architectural privilégié.

Paraît-il cependant que la préservation et la conservation des édifices de l’époque coloniale ne sont pas évidentes. Même si leur valeur d’usage est admise, leur prise en charge et leur sauvegarde ne sont pas assurées. Cela amène à se poser certaines questions sur les modalités de leur préservation, de leur conservation et surtout de leur reconnaissance en tant que patrimoine ou non, que ce soit au niveau de la politique patrimoniale engagée par l’État congolais ou au sein de la population congolaise, particulièrement pour ce qui concerne les bâtiments de style néo-mauresque. Ces derniers ne constituent en effet pas une réinterprétation de l’architecture et des valeurs traditionnelles ou locales du pays, mais ils restent tout de même un legs colonial retraçant une histoire sensible du Congo contemporain.



 

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