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Patrimonialiser la ville en Asie du Sud-Est : fabrique urbaine et actions patrimoniales sous l’égide de la labellisation UNESCO

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Quoi:
Panel
Quand:
10:00 AM, Vendredi 26 Avr 2024 (30 minutes)

La recherche que nous menons vise à étudier les phénomènes de frictions et d’interactions entre les processus de patrimonialisation et de développement urbain, au sein des villes du sud-est asiatique. Nous examinons dans quelle mesure la définition d’un secteur patrimonial influence, voire produit des transformations à l’œuvre au sein de l’espace classé et au sein de la ville contemporaine qui lui est associée.

Ce travail de recherche met en comparaison deux territoires concernés par des revendications patrimoniales particulières afin d’interroger un potentiel bouleversement des dynamiques urbaines : Luang Prabang au Laos, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, et Chiang Mai en Thaïlande, sur la Liste indicative depuis 2015.

Nous appuyant sur le constat de la création d’une dissociation post-inscription entre un espace considéré comme « patrimonial » et un espace désigné par opposition comme « non patrimonial », nous posons l’hypothèse de la création d’une interface entre ces deux champs, d’un espace interstitiel accueillant l’émergence de processus révélateurs d’imbrication entre deux types de conceptions territoriales souvent considérés comme antagonistes. 

Cette contribution aux 15e Rencontres internationales propose d’examiner deux axes à partir de deux cas d’études contextualisés au sein de la recherche :

1) Label et reconnaissance : entre patrimonialisation alternative et appropriation, quelles réceptions des labels et de la reconnaissance patrimoniale par les communautés citoyennes locales ? 

L’inscription de la ville historique de Luang Prabang sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995 a provoqué un développement urbain très rapide sous l’effet d’une intensification touristique internationale. Dès le début des années 2000, des populations montagnardes se sont installées aux marges de la ville afin de bénéficier de la manne économique. En particulier, les femmes hmong des villages alentour ont constitué de manière spontanée un marché artisanal au sein de l’espace inscrit, qui a rapidement été assimilé aux politiques patrimoniales en tant qu’élément représentatif d’un patrimoine immatériel spécifique. En quoi les évolutions du marché ethnique sont-elles révélatrices du basculement d’un projet de patrimoine à un projet local, et en quoi sont-elles le reflet des évolutions internes des conceptions patrimoniales unescosiennes ? 

2) Enjeux et effets de la redécouverte touristique de certains territoires jusqu’à présent peu investis par le tourisme : espaces ruraux, espaces de marges, quartiers urbains.

À Chiang Mai, l’élaboration même du dossier permet déjà d’enregistrer des transformations réelles du territoire. Les berges du canal Mae Kha, en tant que zones inondables inconstructibles, accueillent depuis les années 1960 des populations pauvres et marginalisées. Cet arrière délaissé de la ville, considéré comme un égout à ciel ouvert, est pourtant désigné par l’inventaire du dossier d’inscription comme attribut patrimonial de la ville et a ainsi fait l’objet d’un projet de mise en valeur et de restructuration des berges en 2021. En quoi ce projet est-il révélateur de la construction d’un discours patrimonial au service du développement économique et touristique de la ville ? 



 

Armelle NINNIN

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