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Ateliers 4 - A

Quoi:
Workshop
Quand:
1:30 PM, Mardi 25 Juin 2019 (1 heure 30 minutes)
Où:
Université de Neuchâtel - RN04
Comment:
Présidente de séance :

Discutant: David Paternotte


1.Kawthar Fargani-Université Hassan II de Casablanca (Maroc)

Titre :Tounfite : quand le terrain exige une langue différente

Résumé :L’accès au terrain, pour un jeune chercheur, reste une étape primordiale dans le processus de la recherche scientifique en sciences sociales vu la sociologie. La phase empirique nécessite un « rituel » de préparatifs qui consiste à choisir minutieusement les méthodes (quantitatives ou qualitatives) les plus adéquates pour extraire le maximum d’information en prenant en considération les spécificités de la thématique étudiée, la zone d’étude, la population cible et surtout de ne pas oublier le rapport et le motif de choix d’objet de recherche par le chercheur et à quel point peut être neutre face à la problématique posée.

L’observation dans la phase de la collecte des données, permis au chercheur de savoir les entrés les plus flexibles pour communiquer avec la population cible. Et aussi d’établir un lien de confiance plus rigide, la sélection des mots et le choix de langage sont les clés pour une enquête réussie. Par contre si on est devant un terrain qui impose une langue précise «l’ Amazigh »[1] comment un jeune chercheur surmonte ce défi face à plusieurs contraintes ?

Mon terrain d’étude est le village de « Tounfite »[2], c’est une zone d’étude dont la population locale parle « Amazigh » alors que les bilingues (Arabe et Amazigh) sont d’un nombre très minime.

Être une jeune chercheure, qui traite l’action collective dans ce village : « les coopératives et associations agropastorales », me donne accès à effectuer des entretiens avec les présidents de coopératives et associations. Ce sont des jeunes dont la majorité préfère de discuter ou de répondre aux questionnements en utilisant l’Amazigh comme langue, et qui considère l’arabe comme langue de bois.

Mon premier contact avec mes enquêtés a connu un refus total sous prétexte que je suis une chercheure Arabe qui vient de Rabat (la capitale du Maroc) et qui représente une institution publique. Mais après avoir fournir un effort et de me positionner au terrain autrement, j’ai convaincu mes interlocuteurs en leurs expliquant, que je suis de « Midelt », une ville qui y est à 100 km de leur village « Tounfite », je suis aussi Amazigh et je porte le même sang comme eux puisque je fais partie de la même confédération « Ait Yaflman ». Ce discours m’a permis d’accéder au terrain puisque je suis originaire de la région, j’ai la même référence culturelle et je comprends plus au moins le langage amazigh. Ce positionnement m’oblige à réfléchir à une seule contrainte : à quel point je garde la neutralité et l’objectivation au long du processus de la recherche ?

Durant les entretiens, le recours à des informateurs (intermédiaire) est nécessaire, ce sont des facilitateurs qui traduisent mes questions et les réponses de mes interviewés. Surtout quand j’ai choisi quelques anciens (vieux) pour me raconter l’histoire du village. Ici je réfléchi de la même manière : est-ce la présence de ces intermédiaires ne gêne pas la cible ? surtout dans le fait d’influencer leurs réponses. Aussi au moment de traduction dans les deux sens est ce que vraiment l’intermédiaire explique correctement les questions et les réponses ? reste-t-il neutre ou bien il oriente l’entretien ?

Après avoir effectué des entretiens en Amazigh, l’étape qui suit est leur transcription, la difficulté soulevée est le fait de garder le sens réel des phrases. Transcrire des paroles Amazighs et traduire en arabe puis passer à une autre langue : le français, peut tuer les significations symboliques de chaque mot, aussi de réorienter l’analyse et par conséquent aboutir à des finalités autres que la réalité.



[1] L’Amazigh est devenu une 2 ème langue nationale au Maroc, mais chaque région marocaine à son dialecte amazigh spécifique par rapport à une autre région.

[2] Ce village est ma zone d’étude, il fait partie de la province de Midelt.

Par ailleurs, l’apport de cette vision croisée des sociologies est certain, permettant de répondre à une question encore jamais posée, l’influence directe des patients sur la mise en place d’organisations informelles et diverses en psychiatrie. Cela illustre aussi en partie les apports éventuels d’une recherche mêlant plusieurs spécialisations et plusieurs langages.


2.Andrei Sofronie - Université de Neuchâtel (Suisse)

Titre :L’importance des langues dans la mobilité des étudiants internationaux

Résumé :Cette communication vise à présenter les résultats d’une étude de cas sur les étudiants internationaux de l’Institut de langue et civilisation française (ILCF) de l’Université de Neuchâtel, auxquels je me suis intéressé dans le cadre de mon mémoire de master. Grâce aux résultats statistiques obtenus et à l’analyse des parcours de certains d’entre eux, nous avons constaté une diversité des profils de ces acteurs. Outre le renforcement des compétences linguistiques souvent considéré comme un objectif primordial, on retrouve également l’espoir d’un accès facilité au marché du travail ou une chance de poursuivre son développement personnel comme motivations importantes dans la décision d’étudier à l’étranger. Les obstacles et les difficultés rencontrés par les étudiants dépendent fortement de leurs ressources, ainsi que de divers facteurs et caractéristiques individuels. Si les intentions migratoires sont souvent influencées par la présence de connaissances en Suisse, la qualité de la vie et la possibilité d’y trouver un emploi sont des circonstances non négligeables.

Pour sa part, la mobilité étudiante dans le domaine médical, semble s’effectuer « en fonction de liens culturels et historiques, ou d’affinités linguistiques » (UNESCO, 1974, p. 14). A cause du numerus clausus de nombreux étudiants internationaux choisissent de s’expatrier en Roumanie afin de pouvoir réaliser le rêve de devenir médecin (OCDE, 2015). D’une part, la question des langues se pose aussi dans le cas de ces étudiants parce qu’ils peuvent suivre des formations en français, en anglais ou en roumain. D’autre part, le choix des langues de terrain soulève de nombreuses questions quant à l’aspect méthodologique de ma recherche. Mon projet étant encore à ses débuts, je propose de réfléchir collectivement dans le cadre de l’Université du RéDoc comment procéder au choix des filières comme terrain d’enquête. Quelle(s) langue(s) privilégier pour permettre une analyse du terrain qui soit réalisable ?

Participant.e
maroc
université Hassan II CASABLANCA
Participant.e
Institut de Sociologie de l'Université de Neuchâtel
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