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Ateliers 2 - B

Quoi:
Workshop
Quand:
4:00 PM, Lundi 24 Juin 2019 (1 heure 30 minutes)
Où:
Université de Neuchâtel - RN08
Comment:
Présidente de séance :

Discutant: Cornelia Hummel


1.Merlin Ottou (Cameroun)-Université Libre de Bruxelles

Titre : « On appelle ça le lontom ». Quand le chercheur s’approprie les pratiques langagières du monde du travail des orpailleurs dans les enclaves minières à Éséka

Résumé :Entreprendre une étude ethnographique sur le monde social des orpailleurs à l’heure de la réforme de l’artisanat minier par l’État camerounais présente un double défi. D’une part, le chercheur qui étudie ce groupe socioprofessionnel fait face à la défiance. Il est perçu comme un journaliste cherchant à dévoiler leurs procédés de contournement des contrôleurs de la brigade minière.

De l’autre, quand le chercheur est accepté au sein de la communauté des mineurs, il est confronté à un registre spécifique de communication. Pour être intégré, les orpailleurs le socialisent à leur sémiologie afin qu’il comprenne les codes des interactions, la dénomination des activités et les fonctionnalités des outils de travail. Si l’implication du chercheur lui permet de s’approprier leur langage, elle pose, par ailleurs, un enjeu épistémologique au moment de traduire les expressions émiques des enquêtés dans la production de connaissances.

Cette contribution propose d’étudier les difficultés du chercheur à mettre en sens le vocabulaire des enquêtés dans l’analyse des données de terrain. Elle repose sur deux interrogations : comment enquêter auprès des orpailleurs tout en entretenant des relations avec les agents de la brigade minière sans être assigné à une clique ? De quelle manière rendre intelligible les énonciations linguistiques des informateurs au moment de la construction analytique des données empiriques ?

Après avoir abordé les contraintes liées à l’entrée sur le terrain, nous montrerons que l’appropriation du langage des orpailleurs par le chercheur contribue à la négociation de sa présence dans leur monde social et structure le recueil des informations durant l’enquête ethnographique. Enfin, l’on exposera les problèmes que pose la restitution du sens des pratiques langagières des informateurs dans la production scientifique.


2.Ibrahim Hamani Souley- Université du Québec à Montréal (Canada)

Titre :Langage « scientifique » et dynamique complexe du choix des politiques publiques de santé en Afrique de l’ouest : cas du financement basé sur la performance au Niger

Résumé : La production et le transfert des connaissances scientifiques, notammentdans les sciences humaines et sociales, font l’objet d’un intérêt particulier auprès des acteurs des politiques publiques de santé dans les pays considérés à faibles revenus dont ceux d’Afrique (Moat, Lavis, Clancy, El-Jardali, Pantoja, Moat, 2014; Shearer, 2014). À l’instar de plusieurs pays d’Afrique, le Niger s’est inscrit dans une perspective de recherche de solutions aux difficultés d’accès aux soins de santé. Le Financement Basé sur la Performance (FBP) est de plus en plus recommandé comme un moyen qui permet d'améliorer la performance des systèmes de santé dans les pays à faible revenu (Eldridge, et Palmer, 2009). Au Niger, le FBP vise à renforcer « l’efficacité » du système de santé publique en vue d’améliorer les services de soins de santé des politiques de gratuité (gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, la césarienne, etc.,). Le but de cette recherche est d’explorer le rôle des acteurs de la santé dans la production et l’usage de « connaissances scientifiques » pour améliorer le système de santé du Niger et d’identifier les autres types de savoirs (religieux, éthiques, expériences de travail, etc.,) qu’ils mobilisent. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des acteurs impliqués dans le processus de mise en œuvre du FBP. Ces entretiens se sont déroulés en langue française. Tous les acteurs interrogés parlent bien cette langue. Cependant, ils ont un accent particulier. Ils font aussi recours souvent à des paraboles, en langue nationale (Djerma) et à des ironies pour exprimer des points de vue sur le sujet. Cette communication vise à faire ressortir les différents défis auxquels nous avons été confrontés face aux manières de communiquer (accents, paraboles et ironies) des acteurs, pendant le processus de collecte, de la transcription et d’analyse des données.

Bibliographie

Eldridge, C., et Palmer, N. (2009).Performance-based payment: some reflections on the discourse, evidence and unanswered questions. Health policy and planning, 24(3), 160-166.

Moat, K. A., Lavis, J. N., Clancy, S. J., El-Jardali, F., et Pantoja, T. (2014). Evidence briefs and deliberative dialogues: perceptions and intentions to act on what was learnt. Bulletin of the World Health Organization, 92(1), 20-28.

Shearer, J. C., Dion, M., et Lavis, J. N. (2014). Exchanging and using research evidence in health policy networks: a statistical network analysis.Implementation Science, 9(1), 126.

Modérateur.rice
Université de Genève
Professeure associée
Participant.e
Université Libre de Bruxelles
Participant.e
Université du Québec à Montréal
Doctorant
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