Atelier 8 - B
Discutant: Hélène Combes
1.Manon Grandval - Université de Strasbourg (France)
Titre :La transmission des résultats d’une recherche-intervention : penser l’appropriation par les professionnels
Choisir de mener une recherche-intervention nous confronte d’emblée à la question du langage scientifique et du langage professionnel : chercheur et acteurs de terrain cheminent et construisent ensemble la recherche. Ils doivent se comprendre. Au-delà de la compréhension, le chercheur relie des concepts à leurs pratiques et contribue à l’émergence de savoirs expérientiels.
Notre communication est l’occasion d’exposer la manière dont les restitutions aux professionnels de terrain ont été effectuées tout au long des trois années écoulées : compte-rendu écrit, interventions lors de réunions d’équipe et exposé oral des résultats inter-établissements.Elle nous offre l’opportunité de nous interroger sur la diffusion de la recherche en nous demandant : comment passer des savoirs produits à des savoirs communicables, compréhensibles et qui puissent faire l’objet d’une appropriation professionnelle.
Dans le domaine du travail social, la recherche-intervention va plus loin que la restitution : elle engage chercheurs et praticien à penser des outils d’intervention dans une perspective développementale. Tout l’enjeu de notre recherche se trouve dans l’amélioration de l’accompagnement des parents dans les établissements de la protection de l’enfance : comment, à leurs tours, les professionnels peuvent-ils trouver un langage relationnel propice au pouvoir d’agir des parents ?
2. Kaoutar Hichami -Université de Hassan II (Maroc)
Titre :Adapter le langage académique aux particularités linguistiques du public des médias : quelles contraintes pour le chercheur en sociologie marocain ?
Le phénomène de multilinguisme régnant au Maroc rend le français officiel l’une des variétés linguistiques pratiquées par une élite francisée très réduite de la population marocaine. En effet la variété mésolectale est la plus répandue au Maroc. Il s’agit d’une langue française truffée d’expressions arabes, ayant une construction syntaxique légèrement différente et une prononciation influencée par le dialecte marocain.
Par ailleurs, l’intervention dans des débats publics demeure l’une des priorités d’un chercheur en sociologie afin de diffuser la connaissance en relation avec sa discipline, chose qui n’est pas aussi évidente notamment lorsqu’il s’agit d’une recherche scientifique effectuée en langue française académique.
Devant ce constat, plusieurs questions se posent :
Ø Comment peut-on adapter le langage académique à une variété linguistique le plus souvent utilisée par le public des médias marocains ?
Ø Comment la diffusion du langage théorique arrive à trouver sa place dans cette nation colorée par un une diversité ethnique, linguistique et culturelle ?
C’est dans cette perspective que nous envisageons effectuer cette communication. En nourrissant notre travail par un fondement théorique mais également par un travail sur terrain.