Mathilde Renault Tinacci
Présentation : Mathilde RENAULT-TINACCI est chercheure doctorante en sociologie politique au CERLIS sous la direction de Roger Sue. Elle est ingénieure de recherche en sciences politiques pour la Mairie de Paris. Elle travaille sur l’innovation politique et l’impact démocratique de la société civile organisée. Elle s’intéresse de près à l’open data notamment autour des données associatives.
Communication : "Thèse Cifre et recherche en sociologie appliquée : quand la politique s’en mêle"
Initialement pensées pour le
secteur industriel et pour la recherche en sciences dites “dures”, les Cifre
sont de plus en plus nombreuses en sciences sociales dans des administrations
publiques ou des associations. Si, de manière générale, la Cifre pose question
quant à la posture du doctorant ou de la doctorante et l’exploitation des
résultats, ces interrogations sont d’autant plus présentes dans des
organisations publiques ou militantes où le-la doctorant-e côtoie directement
et quotidiennement les enjeux politiques. Elles sont aussi particulièrement
prégnantes dans les sciences sociales où les terrains d’enquête sont constitués
d’hommes et de femmes qui sont nos collègues, nos partenaires, nos client-e-s,
nos bénéficiaires ou d’éventuel-le-s futur-e-s employeur-se-s. Constatant le manque d’espaces d’échange et de
réflexions ( Berry, 2000) sur ces questions pour les doctorant-e-s Cifre en
SHS, cette communication se propose de développer un regard réflexif sur la
« gestion du politique » dans une recherche appliquée en sociologie
des associations lorsque la commande de
l’employeur contrevient à l’ethique de la recherche. Nous nous intéresserons
ainsi à l’influence d’une institution publique d’envergure sur la construction
d’un objet de recherche ainsi que sur sa mise en œuvre dans le cadre d’une
thèse CIFRE débutée en juillet 2015. La posture du chercheur doctorant au sein
de l’institution constitue dans notre réflexion une grille de lecture pour
mieux comprendre la manière dont l’objet de la recherche est imprégnée/façonnée
par un cadre organisationnel, une commande politique, et un ensemble de
perceptions quant aux rôles du « sociologue en formation » ( Gaglio,
2008).