Communique le : mardi 13h30-15h, Atelier 3 - C
Titre : Les frontières entre la norme religieuse et la pratique sociale : Cas de l’héritage au Maroc
Résumé :
Suite aux transformations sociales, que connait le Maroc, comme l’urbanisation, la scolarisation et le travail des femmes, l’âge moyen du mariage, et le passage de la famille élargie à la famille nucléaire, il y a lieu de recueillir les représentations et les attitudes des acteurs face à l’héritage. Dans le cas de la religion musulmane, l'héritage a longtemps été un sujet tabou, ainsi la plupart des théologiens de par le monde s'abstiennent de toute interprétation, dans des pays où les lois d'héritage restent encadrées par le référent religieux puisque les textes relatifs à ce dernier sont très clairs. Pour le cas du Maroc il y a lieu de savoir comment réagit la société face à ces lois d’héritage issues du Coran ? Et comment les gens ont pu contourner cet aspect de la religion et trouver d’autres solutions, pour permettre à leurs progénitures d’hériter des parts égales de leur patrimoine, principalement quand la répartition du patrimoine est réalisée selon les préceptes du Coran notamment lorsqu’il s’agit de distinguer entre l’homme et la femme ("Au fils, une part équivalente à celle de deux filles" (IV, 11)). Ainsi, nous pouvons affirmer que nous assistons, de par l’enquête que nous avons mené au sein du tribunal de première instance de Casablanca ainsi que les entretiens réalisés avec la population cible, à un dépassement de la ‘’frontière réelle’’à savoir la norme religieuse et juridique, dans la mesure où la pratique sociale relative aux attitudes des acteurs face à l’héritage révèle les limites de ces normes face aux changements sociaux que connait le Maroc. Les attitudes de ces acteurs sont motivées par des choix rationnels et mis en œuvre par des stratégies spécifiques à chaque acteur, conduisant à la transgression d’une norme qui n’est plus adaptée aux changements qu’a connus la famille au Maroc. Ainsi, nous pouvons citer trois catégories d’acteurs, ceux qui dépassent ‘’la frontière symbolique’’reflétant leurs croyances ce qui leur permet dans une deuxième étape de transgresser les frontières réelles manifestées dans la norme religieuse et juridique. La deuxième catégorie d’acteurs sont ceux qui restent prisonniers de leurs croyances et ne peuvent franchir leurs ‘’frontières symboliques’’, ces derniers resteront soumis aux normes et ne transgresseront jamais ‘’les frontières réelles’’. La dernière catégorie d’acteurs, et c’est elle qui retient le plus grand intérêt, représente ceux qui s’attachent à leurs croyances religieuses mais qui essaient, quand-même, de franchir les frontières réelles et transgresser la norme religieuse et juridique mais en veillant, par tous les moyens, à trouver des solutions qui soient conformes à leurs croyances. Ces acteurs restent dans une situation d’attente sur les limites des deux frontières ne pouvant transgresser ni l’une ni l’autre mais continuent à chercher des stratégies permettant de les concilier.
Titre : Les frontières entre la norme religieuse et la pratique sociale : Cas de l’héritage au Maroc
Résumé :
Suite aux transformations sociales, que connait le Maroc, comme l’urbanisation, la scolarisation et le travail des femmes, l’âge moyen du mariage, et le passage de la famille élargie à la famille nucléaire, il y a lieu de recueillir les représentations et les attitudes des acteurs face à l’héritage. Dans le cas de la religion musulmane, l'héritage a longtemps été un sujet tabou, ainsi la plupart des théologiens de par le monde s'abstiennent de toute interprétation, dans des pays où les lois d'héritage restent encadrées par le référent religieux puisque les textes relatifs à ce dernier sont très clairs. Pour le cas du Maroc il y a lieu de savoir comment réagit la société face à ces lois d’héritage issues du Coran ? Et comment les gens ont pu contourner cet aspect de la religion et trouver d’autres solutions, pour permettre à leurs progénitures d’hériter des parts égales de leur patrimoine, principalement quand la répartition du patrimoine est réalisée selon les préceptes du Coran notamment lorsqu’il s’agit de distinguer entre l’homme et la femme ("Au fils, une part équivalente à celle de deux filles" (IV, 11)). Ainsi, nous pouvons affirmer que nous assistons, de par l’enquête que nous avons mené au sein du tribunal de première instance de Casablanca ainsi que les entretiens réalisés avec la population cible, à un dépassement de la ‘’frontière réelle’’à savoir la norme religieuse et juridique, dans la mesure où la pratique sociale relative aux attitudes des acteurs face à l’héritage révèle les limites de ces normes face aux changements sociaux que connait le Maroc. Les attitudes de ces acteurs sont motivées par des choix rationnels et mis en œuvre par des stratégies spécifiques à chaque acteur, conduisant à la transgression d’une norme qui n’est plus adaptée aux changements qu’a connus la famille au Maroc. Ainsi, nous pouvons citer trois catégories d’acteurs, ceux qui dépassent ‘’la frontière symbolique’’reflétant leurs croyances ce qui leur permet dans une deuxième étape de transgresser les frontières réelles manifestées dans la norme religieuse et juridique. La deuxième catégorie d’acteurs sont ceux qui restent prisonniers de leurs croyances et ne peuvent franchir leurs ‘’frontières symboliques’’, ces derniers resteront soumis aux normes et ne transgresseront jamais ‘’les frontières réelles’’. La dernière catégorie d’acteurs, et c’est elle qui retient le plus grand intérêt, représente ceux qui s’attachent à leurs croyances religieuses mais qui essaient, quand-même, de franchir les frontières réelles et transgresser la norme religieuse et juridique mais en veillant, par tous les moyens, à trouver des solutions qui soient conformes à leurs croyances. Ces acteurs restent dans une situation d’attente sur les limites des deux frontières ne pouvant transgresser ni l’une ni l’autre mais continuent à chercher des stratégies permettant de les concilier.
Sessions auxquelles Kholoud Milani participe
Mardi 13 Juin, 2017
Fuseau horaire: (GMT+01:00) Paris
13:30