Atelier 2 - A
Mon statut pour la session
Discutant : Maurizio Ambrosini, Université de Milan
1. PONSIN Annabelle – UQAM
Titre : L’espace comme pratique, essai d’une capture sociologique.
Résumé :
Cette communication est l’occasion de revenir sur les enjeux épistémologiques et méthodologiques de mon objet de recherche, à savoir les espaces de vie de familles mobiles. Il s’agira de se demander : comment capter ces réalités familiales en mouvement ? Plus particulièrement, je viendrai questionner les frontières dynamiques et changeantes des espaces de vies de ces familles. Par ma recherche, j’observe la manière dont les quotidiens et trajectoires de vie de familles mobiles modèlent des rapports aux espaces spécifiques (Harvey, 1990 ; Bonvalet, 2005). Les espaces de vie de ces familles se comprennent à la fois dans les frontières qu’elles passent (d’un pays à l’autre) et dans les frontières qu’elles forment (dans leurs pratiques quotidiennes du foyer, du quartier, de la ville, des réseaux sociaux). C’est en ce sens que je propose d’interroger l’espace comme pratique dynamique et interactive qui se performe au quotidien (Low, 2015). Par ailleurs, mon terrain se comprend par les traces des frontières qu’il forme. Je viens y saisir des « cartographies montréalaises familiales » via des récits de mobilité (des membres du couple) et des récits d’images (de tous les membres des familles). Ces récits dessinent des sortes d’emotionals map urbaines (Gabb and Fink, 2015). Cette double approche me permet de comprendre les trajectoires et les constructions de ces familles, mais aussi, les modalités urbaines proprement montréalaises dans lesquelles elles s’inscrivent.
2. LASSERRE Marie – EHESS
Titre : Des traversées de frontières aux quotidiens transmigratoires. De multiples dépassements pour des Sénégalais-e-s au (vers le) Maroc
Résumé :
Via une approche transnationale favorisée dans une perspective ethno-méthodologique multi-sites (Marcus, 2006) entre Maroc, Mauritanie et Sénégal, j'appréhenderai d'abord les frontières sénégalo-mauritaniennes et mauritano-marocaines comme actrices polymorphes et plurilocalisées des migrations et politiques migratoires. Ces frontières révèlent comment parcours migratoires sont gouvernés à distance par des logiques globales, sur place par des logiques propres aux acteurs transfrontaliers. Elles représentent ainsi des frontières morales, juridiques et physiques entre personnes non-migrantes et migrantes, ces dernières tentant alors de dépasser le cumul de frontières instauré par les frontières territoriales. Ces frontières annoncent des rapports d’altérité hybrides, dispersés et mobiles pour les Sénégalais-e-s rencontré-e-s qui, au Maroc ne sont plus seulement en transit. Un quotidien incertain imbriqué à des rapports complexes avec Marocain-e-s et pair-e-s marque des mobilités d’appartenance inédites et le dépassement d’autres types de frontières : sociales, relationnelles, de travail, de soi, à travers soi.