Doctorante en anthropologie urbaine, attachée au Laboratoire de recherche sur les Différenciations Sociales et les Identités Sexuelles (LADSIS), Centre Marocain des Sciences Sociales, Université Hassan II. Ses axes de recherche portent sur les transformations sociales en milieu urbain, les migrations et les formes de marginalisation et d’exclusion. Parmi ses publications: « Le café entre le sain et le néfaste », actes du colloque Alimentation, Santé et Sciences Sociales, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Dhar Mehraz- Fès et l’Université Internationale de Rabat (2015). " Les cafés des quartiers populaires de Casablanca: nouveaux lieux de sociabilité féminine", Revue Opéris, Revue d'Etudes Thématiques en Sciences Humaines, N°1, 2017. « Etre déficient visuel à L'Université Hassan II de Casablanca. Accessibilité aux filières de l'enseignement supérieur et perspectives d'autonomie», Ouvrage Collectif, Jamal Khalil (dir), LADSIS, Casablanca (2018). "cafés d'hommes, service de femmes", article à paraître fin 2018 sur la revue Regards Sociologiques.
Titre de la communication : La médiation dans la recherche ou le chercheur trait d’union
Résumé : Réfléchir à la notion de médiation nous pousse à faire un retour réflexif sur notre expérience de terrain qui dure depuis au moins quatre années. Une présence qui s’est concrétisée au fil du temps grâce à de multiples négociations et à la mise en place de divers canaux de communication non seulement avec les acteurs observés mais avec tous ceux capables de faciliter l’accès au terrain et la réalisation de la recherche (dans notre cas : autorités locales, propriétaires de cafés, personnes relais, serveuses facilitatrices..).
En effet, en tant que chercheure femme enquêtant dans un espace d’homme nous ne pouvions réaliser une observation silencieuse du terrain car notre présence ne passait pas inaperçue, nous étions obligé de passer par des scénarios où la complicité de la population étudiée nous était indispensable. Pourtant, gagner l’addition des acteurs implique une contre partie selon la logique du don et du contre don (Blanc, 2011). Il était question de connaitre plus sur le sujet de recherche et sur ses résultats ce qui nous a paru dans un premier temps simple et faisable surtout que la restitution des résultats pour les acteurs fait partie des règles de l'éthique de la recherche. Cependant, ce qui nous a paru normal s’est avéré une tâche extrêmement compliquée; comment vulgariser des notions et des concepts théoriques à une population faiblement ou non instruite sans déformer le sens et le contenu?
Cette situation nous a fait réfléchir sur le rôle du chercheur-médiateur dans la transmission et la diffusion des savoirs qui se fait généralement à sens unique, vers et entre communauté de chercheurs ou public intéressé (le cadre de colloque, congrès, université, publication dans les revues spécialisées…). Etre médiateur/ de savoir dans l’autre sens demande un effort de simplification et vulgarisation qui n’est pas toujours facile.
Cette communication se veut un partage de notre expérience terrain, celle du chercheur trait d’union, engagé dans le processus de construction et de transmission des savoirs.