Notre recherche prend place dans le monde du travail social, ayant un jargon professionnel composé de nombreux sigles : AEMO, PP, MECS, PAD… Ainsi, le chercheur peut être bousculé dans sa compréhension, mais a-t-il conscience qu’il peut en être de même pour les professionnels, à son écoute ?
Choisir de mener une recherche-intervention nous confronte d’emblée à la question du langage scientifique et du langage professionnel : chercheur et acteurs de terrain cheminent et construisent ensemble la recherche. Ils doivent se comprendre. Au-delà de la compréhension, le chercheur relie des concepts à leurs pratiques et contribue à l’émergence de savoirs expérientiels.
Notre communication est l’occasion d’exposer la manière dont les restitutions aux professionnels de terrain ont été effectuées tout au long des trois années écoulées : compte-rendu écrit, interventions lors de réunions d’équipe et exposé oral des résultats inter-établissements. Elle nous offre l’opportunité de nous interroger sur la diffusion de la recherche en nous demandant : comment passer des savoirs produits à des savoirs communicables, compréhensibles et qui puissent faire l’objet d’une appropriation professionnelle.
Dans le domaine du travail social, la recherche-intervention va plus loin que la restitution : elle engage chercheurs et praticien à penser des outils d’intervention dans une perspective développementale. Tout l’enjeu de notre recherche se trouve dans l’amélioration de l’accompagnement des parents dans les établissements de la protection de l’enfance : comment, à leurs tours, les professionnels peuvent-ils trouver un langage relationnel propice au pouvoir d’agir des parents ?