Doctorante en sociologie à l’université de Toulouse II Jean Jaurès (CERTOP UMR 5044). Ma thèse, commencée en 2014, sous la direction de Nathalie Lapeyre et Vincent Simoulin, vise à comprendre les phénomènes d’usure au travail au sein des associations féministes, ainsi que les moyens mis en œuvre, individuellement et collectivement, pour gérer et combattre cette usure.
Communication : "De la restitution à l’action par et pour les enquêtées : une expérience d’engagement ethnographique"
Comment rendre compte de sa recherche, lorsque celle-ci est susceptible de soulever des enjeux de pouvoirs au sein du groupe enquêté ? Comment la recherche peut-elle « servir » aux enquêtées ? C’est autour de ces questions que s’articule cette communication, basée sur une expérience de restitution auprès des professionnelles et bénévoles d’un Planning Familial, où des observations ont été réalisées dans le cadre d’une thèse portant sur les phénomènes d’usure au travail au sein des associations féministes.
Dans ce Planning Familial, les quatre salariées présentes au moment des observations expriment, à divers degrés, un sentiment d’usure au travail. Celui-ci est en partie mis en lien avec les transformations du travail, qui sont parfois imposées par le collectif employeur, incarné par un conseil d’administration bénévole, composé principalement d’enseignantes retraitées. Dans ce contexte, le temps de restitution des observations a été l’occasion de tirer les fils des divergences de points de vue entre salariées et administratrices, notamment en les reliant aux enjeux propres aux statuts respectifs des unes et des autres. Au-delà de la restitution, l’organisation puis la co-animation d’un temps de formation à la fonction employeur, pour les membres du conseil d’administration, a permis de continuer à « rendre utile » la recherche, en ce que celle-ci a servi de base notamment pour identifier les rapports de pouvoir en jeu au sein de la structure.