Présidé par : Jean-Alain Goudiaby, Université Assane SECK de Ziguinchor, Sénégal

Conférencières : 

Sara Randall, University College London, Royaume-Uni

Loes Knaapen, Université d’Ottawa, Canada

Titre de la conférence de Sara Randall : Qu'est ce qu'un ménage? Les problèmes et les conséquences du concept de ménage dans la production de données au niveau national

Résumé : Les méthodes standardisées de collecte de données et les définitions harmonisées constituent la norme pour les instituts de statistiques. Les recensements et les enquêtes sur les ménages basées sur des échantillons représentatifs nationalement sont les outils clés pour générer des données permettant de construire différents indicateurs. Dans la plupart des pays ces données sont recueillies auprès de populations hétérogènes avec diverses formes d'organisation sociale. Ces pratiques de collecte de données et les analyses des modes de vie individuels nécessitent de recueillir de l'information sur les ménage et leurs membres. Cette étude porte principalement sur l'Afrique sub-saharienne (peut être élargie à d'autres continents) et examine les difficultés liées à l'usage d'une définition standardisée du ménage, ses conséquences pour la qualité des données, l'interprétation des changements de dynamiques et dans quelle mesure les données supposées représenter les individus peuvent en réalité mal le faire, particulièrement ceux faisant partie de groupes sociaux désavantagés.

Titre de la conférence de Loes Knaapen : Formalisation du savoir: des gains et des pertes

Résumé : Comme chercheurs, nous standardisons le monde complexe qui nous entoure, afin de transformer des événements individuels dans un savoir généralisé. Dans la recherche quantitative, les variables sont mesurées avec des protocoles standardisés pour produire des données comparables. Pour la recherche qualitative, les spécificités des événements uniques sont ignorées, pour construire une analyse narrative autour des événements en apparence similaires. Dans la recherche-action, la diversité des voix est réduite à une perspective unifiée qui peut être prise en compte dans l'élaboration des politiques. Pour rendre possible la communication, la recherche et le changement, cette standardisation est nécessaire, mais cela a un prix. Les personnes et choses qui se trouvent en dehors d'une catégorie standardisée sont rendues invisibles et silencieuses. Un dilemme important auquel nous faisons face est soit d'incorporer les concepts que nos sujets eux-mêmes utilisent, soit de critiquer leur perspective et de privilégier nos propres concepts pour décrire la réalité.