Détection des grossesses chez les bélugas en nature et en aquarium par photogrammétrie
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Alexandre Bernier-Graveline, Sherrill Meredith,Valeria Vergara, Tracy Romano, Dennis, Christen, Chuck Knapp, Véronique Lesage, Limoilou-Amélie Renaud, Jonathan Verreault, Robert Michaud
Depuis que la population des bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent (BESL) a été placée sur la liste des espèces en péril en 1983, de nombreuses initiatives de conservation ont été mises en place pour les protéger. Malgré ces mesures, la population est en déclin, le cycle de reproduction des femelles est variable et une hausse marquée des mortalités périnatales est observée depuis plus d’une décennie. Une diminution des réserves énergétiques des bélugas possiblement liée aux changements profonds de l’écosystème et/ou à certains stresseurs d’origine anthropique pourraient être en cause. Malgré certains progrès, il n’existe toujours pas de méthode non-invasive et déployable à grande échelle pour estimer le taux de gestation chez cette population. Une étude impliquant plusieurs aquariums a permis d’obtenir périodiquement des photos aériennes de bélugas à l’aide d’une caméra fixe à une hauteur connue et de suivre ainsi la gestation de 3 femelles. Dans cet environnement controlé, un indicateur morphologique de grossesse, soit le ratio entre la largeur du béluga au niveau de la crête dorsale et sa longueur totale, a été développé. En septembre 2019 et 2021, des biopsies et des images aériennes captées par drone ont été obtenues simultannément pour 15 femelles et 24 mâles BESL. Parmi les femelles, 3 se distinguaient par leur concentrations en progestérone (103,7 ± 60.8 ng/g) relativement aux autres femelles (1,2 ± 1,5 ng/g) et aux mâles (0,4 ± 0,7 ng/g), suggérant une gestation en cours. Ces 3 femelles présentaient également un ratio largeur/longueur du corps plus élevées que les autres femelles (12%) et que les mâles (20%). Ces premiers test suggèrent que la photogrammétrie permet de détecter des changements morphologiques liés à la gestation chez des bélugas en milieu naturel ou contrôlé. L'analyse des échantillons recueillis en 2022 et une validation des mesures de progestérone seront nécessaires pour la suite de cette étude. Cette approche non-invasive, appliquée avec un plan d'échantillonnage adapté à l'échelle de la population, pourrait permettre de suivre le taux de gestation des BESL.