Le secteur aval du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent devrait-il être ajouté à l'habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent ? Analyse des trois premières années de suivi terrestre systématique aux Escoumins
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Coralie Bernier-Breton, Eliza-Jane Morin, Cristiane C. Albuquerque Martins
En 2012, l'habitat essentiel de la population de béluga du Saint-Laurent a été proposé dans le programme de rétablissement comme étant l’aire utilisée par des groupes de femelles, juvéniles et veaux et excluait la portion aval du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. En 2020, un nouveau suivi terrestre a été mis en place pour quantifier le patron d’occurrence du béluga pendant la saison estivale dans le secteur en face du Centre de découverte du milieu marin aux Escoumins. L'échantillonnage a été réalisé en effectuant des blocs d’observation (BO) systématiques d'une durée de 10 minutes. Pendant les BO, des données sur la présence des bélugas (taille, composition et comportements du groupe/ troupeau) et des bateaux (type, activité, et cooccurrence avec les mammifères marins) sont collectées. De 2020 à 2022, 124 jours de terrain ont été effectués couvrant la période du 9 juin au 30 août, pour un total de 1927 BO (321 heures). Les bélugas ont été observés 24% du temps et les groupes avec des veaux 2% du temps. Les groupes observés dans la zone d’étude sont en déplacement 82% du temps. Les observations sont plus fréquentes entre 12h et 14h et lors de la première semaine de juillet et d’août. De plus, 64% des groupes avec des veaux ont été recensés pendant la première semaine d’août. Ces résultats supportent d’autres études qui indiquent que ce secteur est principalement utilisé par des groupes d’adultes et comme zone de transit, et corrobore son exclusion de l’habitat essentiel tel que proposé. Un total de 36% des troupeaux observés étaient en cooccurrence avec des bateaux, dont 6% identifiés dans la catégorie d’observations dirigées. Ces résultats guideront les actions des patrouilles sur l’eau pour minimiser le dérangement du béluga. La poursuite de ce suivi à long terme permettra l’identification des changements dans leur patron d’utilisation de cette portion du parc et des cooccurrences avec les activités de navigation.