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PANEL 16 - MÉMOIRES ET (COM-)MÉMORATIONS

My Session Status

What:
Panel
Part of:
When:
11:00 AM, Wednesday 21 Jun 2023 (1 hour 30 minutes)
Breaks:
LUNCH BREAK   12:30 PM to 01:30 PM (1 hour)

Panel en français/Panel in French

CHAIR: Katharina Niemeyer 

Marie-Eve Saint Georges

Procès filmés et mémoire(s) des attentats terroristes

La succession des procès jugeant les accusés mis en cause dans les attentats terroristes de 2015 et 2016, en France et en Belgique, souvent qualifiés de « hors-norme » ou encore d’historiques, verront la quasi-intégralité des audiences filmées versée aux Archives nationales 1 . Des archives filmées, des retransmissions d’audience par Web radio, des comptes- rendus d’audience live-tweetés. Instantanés de ces procès qui se superposent à la mémoire de ces évènements tragiques. Les images de ces attentats sont d’une très grande violence. Lors des audiences, les récits des partie civiles, des sauveteurs, policiers mais aussi de membres de ces commandos délivrent une mosaïque d’un temps figé. Avec des mémoires parcellaires et parfois surréelles, comme ces images que tout le monde pense avoir vues, à l’intérieur de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Or, la Justice ne dispose que des images de vidéosurveillance de l’entrée des locaux et celles du policier abattu, boulevard Richard-Lenoir, lors de la fuite des frères Kouachi. Pas de l’intérieur des lieux où dessinateurs, journalistes et contributeurs du journal satirique ont été assassinés. Les audiences lors des procès en première instance puis en appel ont toutes été captées par le dispositif d’enregistrement de ces archives pour l’Histoire. Des processus mémoriels, traumatiques et dont l’objet se situe souvent dans la recherche de catharsis, sont à l’œuvre. Après les carnages de chacun de ces attentats et la monstration des images en boucle par les médias, l’objet de cette communication consiste à comprendre ces traces mémorielles dans leurs dimensions émotionnelles. Les chocs successifs de janvier 2015, puis de novembre 2015 ; le retentissement ensuite, à Bruxelles en mars 2016 et à Nice en juillet 2016. Autant de procès qui éclairent ces actes de terrorisme. ‘Archives [du] futur(es)’ signifierait dans notre cas, l’étude des archives audiovisuelles de ces procès enregistrés pour l’Histoire"

Susanne Müller

Montrer l’invisible - (com)mémorer l’oubli

Méthode de travail et matériau, l’archive est omniprésente dans les pratiques artistiques contemporaines. C’est le plus souvent dans le contexte d’un souci de l’histoire et d’un intérêt pour la mémoire collective et intime que les artistes constituent leurs propres archives ou bien réinvestissent des fonds d’archives (ou ce qu’il en reste) pour les questionner et présenter autrement. Loin d’une simple monstration de documents d’archive, il s’agit le plus souvent d’interroger le processus même de la conservation et de la mémorisation ainsi que son revers, la destruction et l’oubli. Dans ce sens, la pratique artistique en lien avec les archives, appelée par certains research-based art, peut figurer plus généralement des pistes possibles d’activités archivistiques futures. Le « mal d’archives », d’après le titre d’un texte derridien repris en 2008 par Okwui Enwezor dans un contexte de photographie contemporaine, serait celui du dilemme que représente la paradoxale stimulation de la mémoire qui passe inéluctablement par l’effacement (et la substitution) de la trace originelle.C’est probablement à cause de ma propre origine allemande et de mon intérêt d’artiste-chercheuse pour l’histoire allemande (plus précisément pour les traces des annexions et occupations allemandes en France), entre récits familiaux et Histoire(s) officielle(s), que j’ai décidé d’étayer mes réflexions sur le travail d’un artiste allemand dont l’œuvre est fortement marquée par l’histoire de son pays : Gerhard Richter. Son Atlas (1962-2013) que je propose de confronter aux hypothèses esquissées plus haut, rappelle indéniablement l’Atlas Mnémosyne (1921-1929) gigantesque archive iconographique susceptible de réécrire, ou plutôt de « ré- image-iner » l’histoire (de l’art). Les deux ont en commun un retour quasi-obsessionnel sur la mémoire et les traumatismes qui ont marqué leurs époques. Je terminerai ma présentation par quelques extraits de mes propres recherches plastiques, réalisées en partie en collaboration avec les archives municipales de Metz."

Claudia Polledri

Une archive et ses remédiations. Van Leo et Akram Zaatari : écrire l’histoire de la photographie du monde arabe

Le photographe arméno-égyptien Van Leo (1921-2002), né Levon Boyadjian à Jihane en Turquie en 1921 est l'un des photographes de studio les plus singuliers du XXe siècle dans le monde arabe. Il a laissé un corpus d’images issu de 60 ans d’activités, incluant portraits et autoportraits, qui témoigne non seulement de l’évolution des pratiques photographiques de studio, mais aussi de la culture visuelle, du cinéma égyptien et des transformations sociales et politiques d’un pays et du monde arabe au courant du XXe siècle. Akram Zaatari, artiste et vidéaste libanais parmi les fondateurs de la Fondation arabe pour l’image (FAI) à Beyrouth (une association pour la divulgation du patrimoine photographique qui rassemble une collection d'environ 150 000 clichés réalisés en Moyen-Orient à partir de la fin du 19e siècle), découvre son travail par le biais du photographe libanais Fouad El Khoury et plonge dans ses archives. Il réalise d’abord, une exposition, Portraits du Caire (1999) et ensuite deux documentaires Him + Her (2001) et On Photography, People and Modern Times (2010) en mobilisant les archives du photographe arméno-égyptien. En 2022, Karl Bassil avec Negar Azimi et Katia Boyadjian publient une étude monumentale (ed. Archive Book) rassemblant quelque 2400 photographies, 250 photogrammes et plus de 300 documents issus des archives du photographe déposées à l’Université américaine du Caire et à la FAI.Par cette communication nous proposons d’étudier, d’après une approche intermédiale (Rajewsky, 2005), les différentes remédiations dont ces archives ont fait l’objet en interrogeant comment ces différentes mises en récit des archives contribuent à écrire une histoire de la photographie du monde arabe. Souvent abordée en relation au discours orientaliste (Khemir, 1994 ; Woodward, 2003 ; Tapié et al., 2009 ; Behdad, 2016), ce n’est que récemment que la photographie du monde arabe fait l’objet d’une véritable réflexion historiographique (Morris, 2009 ; Ryzova 2015, Sheehi 2016). Nous essayerons de voir comment ces différentes mises en récit des archives contribuent à créer une nouvelle approche historiographique qui prenne en compte aussi les spécificités régionales.

Salomé Hédin and Anna Tible

Articuler les discours professionnels pour écrire l’histoire des mobilisations pro- et anti-avortement

Les archives des journaux télévisés jouent un rôle très important pour les chercheur·e·s. Ce format court et très codifié de reportages permet de fournir des indicateurs pertinents sur la médiatisation d’un sujet. Néanmoins, l’indexation de ces archives télévisuelles, réalisée par les documentalistes de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), souffre d’un manque d’homogénéisation des normes documentaires sur l’histoire des femmes : elle est encore souvent tributaire des initiatives individuelles des professionnel·le·s de la documentation. En particulier, sur la question de l’avortement, les notices documentaires sur les contenus audiovisuels reprennent souvent les discours eux-même produits par les journalistes dans les journaux télévisés. Notre communication propose alors d’étudier la construction des représentations des mobilisations pro- et anti-avortement et de saisir les différents niveaux d’interprétation de l’archive, avant que celles-ci ne soit analysée par le/la chercheur·e·s. A travers une étude de cas sur ces manifestations pro- et anti-avortement dans les Journaux Télévisés français, nous souhaitons questionner la démarche réflexive du/de la chercheur·e, confronté·e à différents points de vue, journalistique puis archivistique, lors de son enquête sur une question de genre. Dans un paysage souvent défavorable à la médiatisation, et à l’archivage, des questions de genre, la question du droit à l’IVG apparaît plutôt exemplaire. Prise en charge par de plus en plus de journalistes - femmes - comme un enjeu sociétal crucial, elle nous interroge sur l’émergence d’une solidarité de genre entre militantes, journalistes et documentalistes. Mais la mise en place des stratégies par ces différentes actrices ne doit pas occulter l’absence de volonté institutionnelle, qui débouche sur un panorama très incomplet et dispersé des manifestations pro- et anti-avortement dans les archives audiovisuelles : en témoigne par exemple le manque de mots-clefs à l’INA sur la question de l’IVG. Notre recherche s’appuie en partie sur les résultats obtenus lors de la campagne d’entretiens menée auprès de documentalistes de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) pour le projet GEM, concernant leurs pratiques d’indexation sur les questions de genre ainsi que sur l’analyse de JT traitant des manifestations pro- et anti-avortement, et des notices qui les décrivent sur Hyperbase, à l’Inathèque. Dans la perspective de nouveaux usages des archives dans les recherches en SHS, nous souhaitons, au cours de la conférence IAMHIST, proposer des pistes de réflexion sur les outils, discours, et pratiques des ressources audiovisuelles pour écrire l’histoire des femmes. Il nous semble en effet essentiel d’analyser et d’articuler les trois niveaux de discours mémoriels produits par les Journaux Télévisés, des représentations médiatiques à court terme à leurs usages dans les recherches scientifiques à long terme, en passant par l’étape de leur documentation et de leur archivage.

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